Les habitants de la ville de Gabès appellent à traiter de manière radicale la situation environnementale dans la région, qui ne cesse de se détériorer, notamment dans les régions limitrophes de la zone industrielle (la plage Salam, Bouchama et Ghanouch entre autres).

Les projets lancés par le Groupement chimique tunisien (GCT) depuis des années pour lutter contre la pollution de l’air enregistrent de gros retards. Il s’agit notamment du projet de lavage de gaz d’ammoniac (HN3) émanant des unités de production des engrais de DAP avec l’ajout d’un système de lavage final, entré en vigueur fin septembre 2014 et qui devait s’achever en décembre 2017; de celui de la lutte contre les émissions d’oxyde d’azote émanant de l’unité de production d’acide nitrique a enregistré un retard, alors qu’il a été signé depuis mi-novembre 2015 et aurait du être achevé en octobre 2017.

Mais plusieurs autres projets programmés par le GCT sont encore bloqués et les appels d’offres pour leur réalisation ne sont pas encore lancés, dont le projet d’élimination des odeurs nauséabondes au niveau des unités de production d’acide phosphorique.

Par ailleurs, la matière de cadmium, cumulée par le GCT au cours des dernières années, constitue un souci majeur pour les habitants de la ville de Gabès, au vu notamment de l’accroissement de cette matière.

En outre, le blocage du dossier de la zone industrielle suscite l’inquiétude des habitants de la ville ainsi que le comportement du gouvernement qui ne prend pas d’initiative pour trouver des solutions à ce dossier surtout après le refus des habitants d’El Hamma et Menzel Habib d’instaurer de nouvelles unités du GCT.

Le secteur de la santé dans la région de Gabès souffre également de plusieurs problèmes, dont l’absence de médecines spécialisées à l’hôpital régional, telles que la pédiatrie, les radiologies, l’anesthésie et la cardiologie.

Ainsi, la mise en place d’une unité de radiothérapie dans le département d’oncologie est bloquée jusqu’à ce jour, en plus de la non application de la décision de transformer les hôpitaux locaux d’El Hamma et Mareth en deux hôpitaux régionaux, ainsi que le non achèvement des travaux de renforcement des fondations et de réparation des structures et des bâtiments de l’hôpital régional de Gabès.

Pareil pour le projet du nouvel hôpital universitaire annoncé par un conseil des ministres consacré au gouvernorat de Gabès le 25 juin 2015 qui demeure encore bloqué, en raison de problèmes de financement, malgré l’attribution de terrain à ce projet et l’engagement du gouvernement dans son accord avec l’Union régionale du travail, lors d’une séance tenue le 9 octobre 2018 pour résoudre les problèmes avec la partie britannique ou choisir un deuxième bailleur du fonds au plus tard le 30 novembre 2018.

Il est à noter que les députés de l’ARP et représentants du gouvernorat de Gabès, ainsi que les organisations nationales et les composantes de la société civile de la région, ont critiqué la présidence du gouvernement, pour ce qu’ils considéraient comme “une négligence et une marginalisation de la région, en renonçant à l’examen de ses dossiers urgents et à l’application des décisions prises au profit de la région “, considérant que le fait de ne pas consacrer un conseil ministériel à ce gouvernorat est une forme de marginalisation, en dépit de demandes répétées à ce sujet.