“La dégradation de la nappe d’Alfa, le surpâturage, les incendies, l’extension urbaine, les constructions anarchiques, la chasse illicite, l’ensablement…  sont autant de menaces qui pèsent sur notre Sahara et les régions présahariennes, malgré les efforts consentis pour les préserver”.

C’est ce qu’a indiqué, mardi 30 avril, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb, qui participait aux travaux de la 19ème rencontre pour la conservation du Sahel et du Sahara, organisée à Gammarth (du 30 avril au 2 mai 2019) par le Sahara Conservation Fund (SCF) et “Marwell Wildlife”.

Selon lui, les ” zones sahariennes sont des milieux très sensibles aux changements climatiques, elles affrontent plusieurs défis notamment en matière de gestion durable de leurs ressources naturelles”.

Rappelant que la Tunisie est membre de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) depuis 1987, il invite les représentants de la Convention présents à privilégier, dans le cadre de leur collaboration avec la Tunisie, ” une approche de conservation intégrée, qui tient compte des réalités et spécificités du pays et des besoins croissants des populations locales en emploi et en développement “.

Taieb a indiqué que ” 940 zones humides tunisiennes sont inventoriées, dont une quarantaine sont classées Ramsar. Ces zones accueillent annuellement, près de 500 mille oiseaux, faisant du pays une importante voie de migration entre l’Asie, l’Europe, et l’Afrique. La Tunisie compte également, 46 zones pour la conservation des oiseaux “.

“Un important réseau d’aires protégées couvrant 17 parcs nationaux et 27 réserves naturelles a été créé. Notre pays est signataire du plan d’action pour la conservation des antilopes sahélo-sahariennes. Il joue aujourd’hui, un rôle pionnier dans la réintroduction et la préservation des gazelles, de l’oryx et de l’addax “, a-t-il aussi, fait savoir.

Et d’ajouter “la Tunisie a réussi à réintroduire l’autruche à cou rouge dans les parcs nationaux de Tozeur et Gafsa. En 2016, elle a réalisé une importante opération de réintroduction des gazelles de l’Atlas au parc national de Serj (Siliana), qui compte actuellement, plus de 100 gazelles. En 2017, avec l’appui de l’Union internationale pour la conservation de la nature, nous avons établi une stratégie et un plan d’action pour la conservation du Mouflon à manchette (2018-2027) “.

Nous avons, encore, élaboré un système d’information géographique sur les aires protégées et les zones humides en Tunisie, en collaboration avec la FAO. Mais du chemin reste à faire pour optimiser la préservation de nos espèces sauvages, avec l’appui de nos partenaires”, a-t-il conclu.

Réagissant à l’appel du ministre, le directeur général du SCF, John Newby a salué ” les progrès faits par la Tunisie en matière de conservation de la nature, considérant que les aires protégées constituent la clef de voûte de toute stratégie de conservation et un modèle pour toute la région ” .

Pour Newby, ” la Tunisie qui abrite la rencontre du SCF, pour la 3ème fois, est aussi le berceau de ce Fonds, ayant abrité la mise en place de son plan d’action de conservation de la mégafaune saharienne lors du séminaire de Djerba de 1998 “.

“Marwell Wildlife” est une organisation à but non lucratif agréée en Angleterre et le Sahara Conservation Fund (SCF) est une ONG internationale agréée aux Etats-Unis.