La Tunisie abrite, ce dimanche, le 30e sommet de la Ligue des Etats arabes dans un contexte de vifs désaccords politiques au sujet de nombreuses questions régionales dont le dossier syrien.

Prennent part à cet événement 21 délégations arabes représentées au plus haut niveau, à l’exception de la Syrie dont l’adhésion à la Ligue a été provisoirement suspendue le 11 novembre 2011 jusqu’à ce qu’elle respecte le plan de sortie de crise.

Des réunions préparatoires des ministres des Affaires étrangères et de hauts responsables du Conseil économique et social de la Ligue arabe ont précédé le 30e sommet.

Les participants aux réunions à huis clos ont discuté notamment des derniers développements politiques de la cause palestinienne, du conflit arabo-israélien, de l’application de l’initiative de paix arabe et du renforcement du budget de l’Etat palestinien.

Les derniers développements en Syrie et le dossier du Golan syrien occupé ainsi que la situation en Libye, au Yémen, au Soudan, en Somalie et au Liban ont été également débattus.

Les participants ont aussi évoqué l’occupation par l’Iran de trois îles du golfe persique et pris une position commune face aux violations des forces armées turques de la souveraineté irakienne.

La suppression de 75% de la dette de l’Irak était également à l’ordre du jour des réunions.

Mais ce conclave panarabe sera-t-il différent de ses précédents ? De l’avis des observateurs, le sommet de Tunis se veut rassembleur à plus d’un titre. Il devrait jouer un rôle important dans l’unification des rangs et la réalisation d’une vraie réconciliation.

Principaux défis :

  • la crise entre les pays du Golfe,
  • la guerre au Yémen,
  • la cause palestinienne,
  • l’instabilité en Libye
  • et le dossier syrien.

Malgré ces enjeux, aucune annonce majeure n’est attendue. Le retour ou non de la Syrie au bercail arabe est tributaire d’une décision collective qui devrait être prise par tous les pays arabes, comme l’a indiqué le ministre des Affaires étrangères tunisien, Khemaies Jhinaoui.

“La réintégration de la Syrie au sein de la Ligue des Etats arabes est tributaire d’une décision consensuelle des dirigeants arabes”, a-t-il encore précisé.

Mais, jusque-là, les éléments du consensus autour de ce dossier sont toujours absents. Constat corroboré par le secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats arabes (LEA), Houssem Zaki, qui a démenti tout consensus au sein de l’organisation panarabe au sujet du dossier syrien.

Des défis majeurs

Le dossier libyen sera, lui aussi, largement présent au sommet de Tunis où il sera question d’encourager toute initiative émanant des pays voisins, arabes ou africains, sans oublier le rôle central du Conseil de sécurité de l’ONU dans le dénouement de la crise.

D’après les propos de Khemaies Jhinaoui: “La Tunisie fait partie intégrante du paysage maghrébin et souhaite la stabilité et la réussite aux pays du voisinage”.

D’autres défis attendent le pays hôte par rapport à l’ordre du jour du sommet.

Remettre la Palestine sur le devant de la scène arabe après que les événements du printemps arabe l’ont reléguée au second plan, notamment en s’intéressant à la décision américaine de transférer son ambassade à Al-Qods.

Pour ce qui est de la crise yéménite, les dirigeants arabes œuvreront, lors de ce sommet, à mettre fin à ce conflit qui, selon l’ONU, a engendré une catastrophe humanitaire majeure, des millions de personnes souffrant de famine et d’épidémies.

Dans un contexte marqué par des dissensions et une bipolarisation persistante, les observateurs espèrent voir le sommet de la Ligue arabe œuvrer pour un minimum de solidarité et de concorde arabes.