Le dossier syrien figure à l’ordre du jour de toutes les réunions arabes et sera abordé lors du Sommet de Tunis, selon Khemaies Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères tunisien, dans une interview accordée, lundi 25 mars, à l’agence TAP.

Crise syrienne…

Les processus politiques de l’heure, a-t-il expliqué, exigent des dirigeants arabes de s’intéresser à la situation en Syrie pour faire sortir le pays de la crise et lui permettre de retrouver sa place au sein de la nation arabe.

La Syrie est l’un pays fondateurs de la Ligue des Etats arabes (LEA) et sa place naturelle est parmi le groupe arabe. Toutefois, la question de sa réintégration devra être une décision prise à l’unanimité par les dirigeants arabes comme cela fut le cas en 2011 lorsque son adhésion a été suspendue, a-t-il souligné.

La Tunisie, partie intégrante du groupe, ne ménagera aucun effort dans ce sens mais la décision ne lui revient pas, indique Jhinaoui.

Au niveau bilatéral, les relations entre la Tunisie est la Syrie n’ont pas été rompues, la Tunisie a une représentation diplomatique à Damas, et est en contact avec l’Etat syrien et son gouvernement depuis 2014, a expliqué Jhinaoui, faisant part de l’existence d’une coopération au niveau sécuritaire.

Plateau du Golan…

Sur la reconnaissance par le président américain Donald Trump de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, Jhinaoui a indiqué que ce point sera abordé au niveau des ministres et des dirigeants arabes.

“On ne peut passer outre une décision contraire à la légalité internationale surtout que le Golan est une terre occupée, de l’avis même du Conseil de sécurité, des Nations unies et de l’Union européenne. Le Conseil de sécurité considère l’annexion comme nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international”, explique le chef de la diplomatie tunisienne.

Relations Tunisie-Arabie Saoudite…

Evoquant les relations tuniso-saoudiennes et la visite attendue en Tunisie du Roi de l’Arabie saoudite, Jhinaoui a déclaré que ces relations ont connu un développement accru depuis la visite du président Caïd Essebsi à Riyad, en décembre 2015. Il a rappelé la participation du président de la République au Sommet arabe, islamique et américain tenu le 21 mai 2017 à Riyad ainsi que sa participation à la 29e session du Sommet arabe qui avait eu lieu le 15 avril 2018 au Royaume de l’Arabie saoudite. Ceci outre la visite officielle en Tunisie, le 27 novembre 2018, du Prince héritier d’Arabie Saoudite à la tête d’une importante délégation composée de princes, de ministres et de hauts responsables saoudiens.

Sur un tout autre registre, Jhinaoui a estimé que l’existence de la Ligue des Etats arabes est importante et impérative en tant qu’espace fédérant tous les arabes et permettant à leurs dirigeants de se réunir et de discuter des questions arabes.

Réforme de la LEA…

La question qui se pose aujourd’hui, a-t-il dit, est de savoir si la LEA est efficace et est capable de répondre aux aspirations de l’opinion publique arabe. Il ne faut pas imputer à la LEA une responsabilité plus qu’elle n’en peut assumer, surtout que, a-t-il souligné, l’actuel secrétaire général, Ahmed Abou Al Ghaith, n’a ménagé aucun effort pour apporter des réformes sur l’action arabe commune et le rendement de la Ligue.

Il a émis le souhait que le Sommet arabe soit l’occasion pour la LEA et les pays membres d’affirmer la volonté de soutenir les efforts de son secrétaire général pour engager cette réforme qui doit refléter la voix arabe auprès des instances internationales et pour qu’elle puisse agir efficacement afin de rapprocher les vues et de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays arabes.

Relation des pays arabes avec leurs voisins

Sur le Sommet UE-LEA tenu à Charm El Cheikh, Jhinaoui a relevé que les recommandations auxquels il a abouti seront abordées lors du Sommet de Tunis. La relation des pays arabes avec leurs voisins, a-t-il ajouté, sera un point à l’ordre du jour du Sommet. Le but étant de faire le point des relations arabo-européennes et de les impulser à l’avenir.

UMA

Concernant le Maghreb arabe, Jhinaoui estime que le parachèvement de l’édification de l’UMA et de l’activation de ses institutions demeure tributaire d’une volonté sincère de surmonter les différends et de renforcer les attributs de la complémentarité de l’action arabe commune. La Tunisie, a-t-il assuré, s’emploie à réunir les ministres maghrébins des affaires étrangères durant l’étape à venir et à soutenir toutes les initiatives visant à réactiver cet édifice.