“Pour que la Tunisie demeure à jamais libre et invulnérable!”. Tous les soldats tunisiens ont prêté ce serment militaire et répondu à l’appel de la patrie. Le 33e régiment de reconnaissance à el-Choucha du gouvernorat de Médenine aussi.

A deux kilomètre des frontières tuniso-libyennes et à une bonne vingtaine de kilomètres de la ville de Ben Guerdane, ce régiment est déployé tout au long de ces frontières. Il sécurise les frontières et assure le cas échéant la protection de cette ville en coordination avec les forces de la sécurité intérieure.

“Notre périmètre d’intervention s’étend sur 52 kilomètres de longueur. Appuyés par un système de surveillance sophistiqué, nos soldats protègent ardemment ce périmètre”, a lancé fièrement le Colonel Majid Magdiche, chef de ce 33e régiment.

Des équipements mais aussi de l’enthousiasme

En dépit des conditions climatiques difficiles, les soldats de ce régiment travaillent avec un enthousiasme débordant. “Toute opération de saisie et toute interpellation d’immigrés clandestins représentent pour eux une source de bonheur et de satisfaction”, a indiqué le Colonel Magdiche.

“Depuis la mise en place du système de surveillance électronique en octobre 2018, les opérations de saisie et d’interpellation se sont multipliées”, s’est-il félicité.

“Ce système offre désormais une meilleure visibilité. Les 52 kilomètres longeant la frontière sont ainsi sous l’œil de nos caméras, de jour comme de nuit”, a-t-il ajouté.

Le 33e régime est aussi équipé de mini-Quads qui facilitent le déplacement dans les zones difficiles notamment les marécages salés, a-t-il indiqué.

“Les marécages salés (Sebkha) sont les zones les plus difficiles à y accéder dans la région. Leur diamètre peut atteindre des kilomètres”, a-t-il expliqué.

“Les contrebandiers et les terroristes empruntent souvent ces marécages pour échapper aux patrouilles militaires”, a-t-il ajouté.

Des produits saisis de toute sorte

Dans des pneus de tracteurs, sur des ânes, dans des sacs jetés à travers les barrières de sable et d’eau creusées par l’armée, tous les moyens sont permis pour faire passer des armes, des munitions, des produits électroniques de contrebande mais aussi des médicaments.

En plus de leur rôle de reconnaissance, de détection et de repérage, les nouveaux équipements dont dispose l’armée nationale permettent d’anticiper les mouvements des passeurs, des contrebandiers et des terroristes, ce qui permet de leur tendre des embuscades, a indiqué le Colonel Magdiche qui a fait remarquer que “les opérations de contrebande et d’infiltration se déroulent généralement dans la deuxième moitié de la soirée”.

Le système de contrôle électronique et l’immigration clandestine
Outre l’interpellation de contrebandier et la saisie de leurs produits, le système de contrôle électronique a permis de faciliter l’identification des immigrés clandestins, dont la plupart sont de nationalité ivoirienne. “En effet, nous avons pu identifier en 2018, plus de 300 immigrés clandestins dont 38% sont de nationalité ivoirienne”, a-t-il raconté.

De jour comme de nuit, la chance d’infiltrer le sol tunisien pour ces immigrés devient de plus en plus difficile grâce à ce système qui a permis d’interpeller 33 immigrés durant la première quinzaine de mars et 52 autres en janvier dernier.

La veille est assurée depuis une salle d’opération mise en place dans le camp du régiment qui effectue également des patrouilles de reconnaissance tout au long de la ligne frontalière.

La frontière tuniso-libyenne est protégée par un mûr de sable de 3 mètres d’hauteur et d’une fosse de 7 mètres de profondeur et de 3 mètres de largeur. Cette barrière s’étend sur environs 200 kilomètres.