Quel avenir pour la presse écrite en Tunisie, dans un contexte national et international marqué par une crise sans précédent ? Quel plan de sauvetage là où l’on chiffre le tirage journalier des quotidiens tunisiens à 120.700 exemplaires, pour une diffusion approchant les 70.000 exemplaires, un lectorat de 180.000 personnes et une audience globale de la presse de 11%?

Quel plan d’action et quelles réformes pour les acteurs historiques face à de nouveaux entrants, venus bouleverser la donne en proposant des contenus innovants, à forte valeur ajoutée ?

Ces questions sont abordées par la recherche-étude menée sur «l’avenir de la presse écrite en Tunisie» qui a présentée mardi 12 mars 2019) à Tunis, lors des travaux du Forum de Réalités sur le thème : «Les médias sociaux, un danger pour les médias tunisiens ?»

Faisant suite à deux précédentes études réalisées dans le cadre du Programme d’Appui aux Médias en Tunisie (PAMT/ MEDIA UP), programme financé par l’Union européenne et géré par le CAPJC (Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs), sur les politiques publiques médiatiques et la formation initiale au journalisme, cette troisième étude a pour périmètre «la presse écrite (privée et publique) [imprimée] et en ligne, généraliste et spécialisée, journaux/magazines, arabophones ou francophones», mais ni l’agence de presse TAP, les «pure players» sans édition papier, la presse institutionnelle, les revues académiques ou les magazines d’entreprise notamment n’y figurent.

La première partie de l’étude s’attache à faire une cartographie du secteur en présentant son cadre légal qui continue d’évoluer, la contraction de l’offre qui s’est opérée ces dernières années et les efforts de rationalisation longtemps reportés dans ce secteur qui fiat vivre plus de 5.000 foyers, selon la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ).

La seconde partie s’interroge sur la «mort annoncée» de la presse et postule qu’il s’agit au moins autant d’une crise de la demande (fuite des lecteurs, déficit de confiance des annonceurs, spécifique à la Tunisie…) que de l’offre, avec un outil industriel vieillissant, une précarisation des métiers, des contenus qui ont perdu en qualité et une présence plus que sommaire sur internet.

Enfin, la dernière partie revient sur l’indispensable transition numérique, afin «d’être en mesure d’affronter l’avenir, sans excès d’optimisme et sans catastrophisme dans l’espoir, à tout le moins, de ralentir le délai d’extinction».