40 groupes et entreprises représentent une soixantaine de marques internationales, les franchises d’Habillement, organisées au sein de la chambre syndicale nationale des Chaînes de Magasins d’Habillement relevant de la Fédération Nationale Textile de l’UTICA. Ces entreprises sont peu connues tout comme leurs activités et leur impact sur l’économie nationale ce qui explique qu’elles sont souvent stigmatisées et mal vues. C’est d’ailleurs ce que se sont efforcés d’expliquer les membres de la chambre syndicale nationale des Chaînes de Magasins d’Habillement relevant de la Fédération Nationale Textile de l’UTICA et à leur tête lors d’une conférence de presse mardi 5 mars 2019.

Beaucoup parmi les franchises représentées en Tunisie ont incité leurs fournisseurs internationaux à ouvrir des usines dans notre pays et de procéder à la fabrication de leurs marques sur place assurent les opérateurs du secteur. Elles ont ainsi, participé à la formation de postes d’emplois et au développement d’un savoir-faire et d’une expertise locales dans l’industrie textile, ceci même si tous ceux et celles qui travaillent sous label étranger n’ont pas adopté la voie d’attirer le fabricant initial vers le site Tunisie.

Les franchises d’habillement emploient environ 3 000 personnes, contribuent aux recettes de l’Etat à hauteur de 128 millions de dinars annuellement et n’exigent pas au préalable des autorisations. Elles couvrent des secteurs importants de l’activité économique allant de l’immobilier aux assurances, sécurité et transport et passant par la construction, l’aménagement, l’informatique …

A ceux qui considèrent que les franchises dans le prêt à porter accentuent le déficit de la balance commerciale, les opérateurs répondent que bien au contraire, les marques représentées en Tunisie, sont en grande partie de grands acheteurs auprès de l’industrie textile tunisienne. Elles achètent pour près de 1,5 milliard de dinars, ce qui donne lieu à une balance excédentaire de +1150%.
L’industrie textile travaille à 85% à l’export, elle n’est donc pas, ou très peu, concernée par les importations et les franchises textiles sont au contraire, pour elle, une formidable opportunité et non une menace puisque les plus grandes marques fabriquent en Tunisie et génèrent des rentrées de devises conséquentes au pays.

Le déficit de la balance commerciale a atteint, en 2018, environ 20 milliards de dinars répartis comme suit :

-Déficit énergétique : -6,179 milliards de TND
-Déficit sur matières premières et produits semi-finis : -7,623 milliards de TND
-Déficit sur biens d’équipements : -4,236 milliards de TND
-Déficit sur produits alimentaires : -500 millions de TND
-Déficit sur produits « dits de consommation » : -501 millions de TND

Dans le but d’améliorer l’idée des Tunisiens à propos des franchises, la chambre syndicale a assuré qu’elle assumera pleinement son rôle dans la réussite du plan de relance textile signé entre le Gouvernement et la Fédération Textile qui prévoit une augmentation des exportations textiles de 2,4 à 4 milliards d’euros. Ceci à condition également que la pression fiscale diminue car elle pourrait compromettre son développement. Ainsi, après une augmentation de 50% des droits de douane, l’avance sur impôts futurs (AIR) à laquelle il est soumis a été augmentée également de 50%. Cette taxation est tout simplement un financement gratuit des entreprises privées au budget de l’Etat, qui étouffe leur trésorerie.

La loi des finances 2018, a imposé un taux d’impôt sur les sociétés qui représentent des franchises de 25% à 35%. « Cette mesure est anticonstitutionnelle et viole de manière flagrante le principe de l’équité fiscale entre les contribuables… Car comment peut-on soumettre des acteurs économiques opérant dans le même secteur d’activité et vendant les mêmes produits, dans les mêmes espaces commerciaux, donc tous des importateurs : enseignes locales, franchisés, importateurs non franchisés (qui constituent la majorité du secteur) à des taux d’impôts différents ! »
Il s’agit en fait de la logique illogique des deux poids deux mesures injustifiée en ces temps où les temps sont difficiles pour tous les acteurs économiques.
WMC