L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) appelle les intervenants dans le secteur des médias à “élaborer un code de déontologie servant à des fins d’autorégulation, ainsi qu’à la minimisation des faits d’ingérence politique et financière dans les moyens d’information, et qui vise à faire des médias des supports efficaces et objectifs, contribuant à la réussite du processus démocratique, notamment avec le lancement de la précampagne électorale”.

Dans un communiqué publié jeudi 28 février, l’UGTT exprime son “rejet des pratiques perpétrées par certains médias basées sur la critique infondée, l’exclusion et la partialité”, déplorant “l’intensification de la crise dans le secteur médiatique en Tunisie au vu du chaos qui y règne et de la détérioration de la qualité des programmes télévisés”.

Il s’agit, selon l’UGTT, d’une “tentative manifeste de polluer le paysage médiatique, de corrompre les goûts, de propager la haine entre les secteurs, les régions et les personnes et de semer la discorde”.

L’UGTT met également en garde contre l’exacerbation des rivalités politiques à l’approche des rendez-vous électoraux, ainsi que contre la tension croissante généralisée autour de conflits marginaux, assimilés à des problèmes identitaires et idéologiques, et non sur des programmes et des projets électoraux, indique la même source.

La Centrale syndicale a également condamné la campagne d’accusation d’apostasie et d’incitation au meurtre, à l’encontre d’un nombre de journalistes, juristes et intellectuels, suite à l’affaire du camp de Regueb, révélé au grand jour par un groupe de journalistes”.

L’UGTT a exprimé sa surprise devant le mutisme des autorités judiciaires et a appelé à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ces violations et empêcher leurs instigateurs de poursuivre leurs menaces, selon le communiqué.

L’UGTT déplore aussi “la campagne des procès inéquitables et les peines sévères imposées aux blogueurs, et contre quiconque émet des critiques à l’encontre du gouvernement et des responsables politiques, estimant qu’il s’agit d’une violation des libertés, et d’une restriction de la liberté d’expression, prélude pour la mise en place d’un pouvoir autoritaire et dictatorial”.

En outre, l’UGTT fait porter aux autorités judiciaires la responsabilité historique de protéger les droits et libertés et d’imposer le respect de la Constitution dans l’objectif de consolider l’indépendance du pouvoir judiciaire et de le tenir à l’écart de toute instrumentalisation politique et de toute tentative visant à faire taire les voix opposées.