FITA creuse son sillon, une dynamique d’échanges commerciaux et d’investissement commence à prendre forme. Comment travailler à l’accélérer ?

Pendant deux jours, les 5 et 6 courant, s’est déroulée à Tunis la 2ème édition de la conférence internationale “Financing Investment and Trade in Africa“ (FITA), une initiative de TABC.

Le concept creuse son sillon. Une rétrospective sur les réalisations de la 1ère édition montre que la dynamique est lancée. La diplomatie tunisienne y va du sien avec la multiplication des ouvertures de représentations diplomatiques.

Tunisair étend son réseau de dessertes. Et même si cela ne se fait pas au rythme souhaité, compte tenu des contraintes de rentabilité des destinations, cela vient.

Et à ce sujet, Gabriel Curtis, ministre guinéen des Investissements, fera observer qu’il faut augmenter les fréquences sur Conakry, car les deux vols réguliers affichent souvent complet. L’heure est à l’affectio societatis, ce sentiment d’échanger préalable à toute initiative de développer ensemble.

Le paradoxe africain

La situation du continent interpelle. Il se trouve que l’Afrique est la terre la mieux nantie de la planète (plus de 40% des réserves des ressources naturelles mondiales). En revanche, son PIB total est inférieur à celui de la France. Il est, de ce fait, le moins riche des cinq continents.

Il y a une raison fondamentale à ce paradoxe. Le continent est extraverti : plus de 30% de ses échanges se font avec l’Union européenne. Autant ou même davantage se fait avec la Chine. Seuls 13% se font en panafricain. Pour se faire une idée de la modestie de ce pourcentage, rappelons que le commerce intra-européen est voisin de 65%, celui asiatique est de 50%, et enfin celui nord-américain est autour de 40%.

Le continent est ouvert sur l’extérieur, certes. Cependant, cette ouverture siphonne ses richesses à l’état naturel. Et, la démarche de FITA se cale sur cette réalité cherchant à intensifier les flux d’échanges intra-africains, forçant leur intégration et leur spécialisation. De la sorte, le continent se donnerait une possibilité d’augmenter ses parts dans les chaînes de valeur internationales.

L’appel des opérateurs est bien perçu par les institutions multilatérales telles la BM, la BAD, la BADEA, l’ITFC et les institutions bancaires et financières nationales. Les assureurs sont aujourd’hui de la fête et cela sécurise les flux. Mais il existe seulement six compagnies d’assurance-crédit à l’export sur le continent. Il faut étoffer ce dispositif. Et il y a AFREXIMBANK qui fait un effort considérable pour faire avancer la cause du Continent.