Les revenus touristiques comptabilisés en devises par l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) tiennent compte uniquement des dépenses des touristes européens et ne répondent donc pas aux standards de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) en matière de calcul des recettes.

C’est ce qu’a déclaré le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Khaled Fakhfakh. “Ces revenus, estimés à seulement 4 milliards de dinars en 2018, devraient être près de 7,2 milliards de dinars si nous comptabilisons les revenus de la clientèle algérienne, libyenne et tunisienne résidente à l’étranger”, a-t-il indiqué.

Intervenant lors d’un point de presse tenu mercredi 6 février à Tunis, Fakhfakh a ajouté que la FTH a estimé les revenus non comptabilisés en devises à 3,1 milliards de dinars. “Les chiffres publiés par l’ONTT excluent les recettes payées en dinar, les dépenses des Tunisiens résidents à l’étranger (actuellement comptabilisés en revenus du travail), les revenus du tourisme médical, les revenus du transport aérien et maritime ainsi que les revenus de l’artisanat”.

Ces éléments, a-t-il encore fait savoir, sont les standards appelés “compte satellite du tourisme” (CST), recommandés par l’OMT, depuis l’an 2000, pour calculer les recettes touristiques en devises.

L’objectif de ces CST est de mesurer le poids réel du tourisme dans l’économie tunisienne, affirme le responsable, précisant à cet égard qu’une étude réalisée en 2014 et non encore publiée par l’ONTT établit le poids du tourisme dans le PIB à 13%, voire à 17% si on y ajoute les revenus des Tunisiens résidents à l’étranger.

Pour Mouna Ben Halima, secrétaire générale adjointe de la FTH, les chiffres publiés sur le secteur touristique occultent 50% des recettes calculées par la FTH.

Elle appelle à la concrétisation des standards du CST et de régler la question des opérations de change réalisées par les étrangers dans les circuits parallèles afin de refléter la véritable place du secteur dans l’économie nationale.

Sur un autre plan, la FTH a exprimé sa satisfaction de la croissance observée en 2018 dans le secteur touristique par rapport à 2017. Il s’agit d’une une hausse de 18% des entrées touristiques et de 23% pour les nuitées passées dans les hôtels, outre une augmentation de 45% des recettes touristiques en devises, soit 4 milliards de dinars (1,3 milliard d’euros, +26%).