Universitaire, compositeur-arrangeur et chef d’orchestre, Fadi Ben Othman, est actuellement sur les derniers préparatifs de son projet personnel intitulé “Parfum de Jasmin” réunissant des compositions instrumentales et autres lyriques qui combinent les techniques de chant oriental et d’opéra.

Pour les répétitions de son propre spectacle, elles seront entamées une semaine avant le spectacle qui sera donné par des musiciens professionnels dont certains jouent à l’Orchestre symphonique tunisien (OST), la Troupe nationale de la musique et l’Orchestre de Garfi.

“Parfum de Jasmin” sera donné le 2 février au théâtre de l’Opéra avec l’Orchestre et chœur de l’Opéra de Tunis qui avait auparavant fait l’inauguration de la cité de la Culture avec l’Opéra “Aïda”.

Dans sa toute première version, ce projet a déjà été présenté, deux fois, en mini concert de 40 mn avec une petite formation de musiciens. La première était à Hammamet à l’occasion de l’ouverture de “Dar Sébastien fait son opéra” en 2017 et la seconde en 2018 au Festival “Les Classiques” d’Ennejma Ezzahra.

Cette fois, il s’agit plutôt d’une version d’1h30 avec la participation du Baryton Haythem Hadhiri et la Soprano Henda Ben Chaabane avec la participation de 14 choristes. Le projet traduit une trilogie dans l’espace et dans le vocabulaire entre Paris, Damas et Tunis, dans des textes en Français à partir de ses propres paroles.

En dialectal tunisien seront interprétées des paroles de Sarah Meftah avec “Ya Bledi”, un texte écrit deux jours après les événements du 14 janvier 2011. Loin d’être purement patriotique, ce poème est selon l’artiste “une expression de ce que l’on ressentait à l’époque et un chant d’amour pour la Tunisie”.

Au menu du spectacle minutieusement préparé par Fadi Ben Othman, spécialiste en musique de films, maître assistant et chef de département à l’Institut Supérieur de Musique et Théâtre du Kef et responsable de l’Académie de l’Orchestre Symphonique Tunisien, figure une suite de 15 mn qui s’appelle “Tunisité” , une sorte d’ode symphonique à partir du poème de Aymen Hassan, du même nom, écrit également après le 14 janvier 2011.

Le programme du spectacle prévoit également des morceaux sur trois poèmes assez connus de Nizar Qabbani dont son poème sur Damas, largement repris par des artistes arabes. Le poème “Iradat al Hayat” (la volonté de la vie) d’Abou el Kacem Chebbi sera la pièce finale du spectacle.

Autour du thème de son spectacle entre romantisme et patriotisme, Fadi Ben Othman a expliqué que “le patriotisme est aussi du romantisme puisque l’on est face à l’expression d’une forme d’amour pour le pays”.

Né à Paris d’une mère syrienne et d’un père tunisien, il avait encore 4 ans quand ses parents ont décidé de revenir au pays. Il a été bercé dans un cadre familial passionné par les grands classiques de la variété orientale et française.

L’appellation “Parfum de Jasmin” lui est venu en feuilletant un poème du Syrien disparu Nizar Qabbani qui fait référence au jasmin. Il en retient “une fleur qui pousse en Tunisie, en Syrie et en Palestine qui est aussi adorée en Occident où le prénom Jasmin y est très répandu”.

Ce choix de la poésie de Qabbani est aussi une façon de “renouer avec ses origines syriennes disant que son grand père maternel est le cousin de la famille Qabbani”.

Il est aussi inspiré par les histoires d’amour dont parle le poète syrien qu’il a lui même vécu. Cela dit, ce projet qui fait l’éloge de la fleur du “Jasmin, symbole d’amour et de romantisme, parle aussi de rupture et de chagrin”.

Après le 2 février 2019, il ambitionne aussi de présenter ce projet dans des festivals en Occident. Il compte sur sa musique qui est un mélange de mélodies orientales avec une écriture pour orchestre et du chant lyrique proches de la musique symphonique.