Le secteur de la pêche ne préoccupe pas le ministère de tutelle, a indiqué l’adjoint du président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Salah Hdider, soulignant l’absence de contrôle et de suivi, ce qui a causé une régression du rendement de ce secteur.

“Les problématiques cumulées menacent, aujourd’hui, la pérennité des activités de certains marins-pêcheurs, acculés à changer de métier, en raison de leur incapacité de couvrir les coûts excessifs “, a-t-il précisé, lors de la 2ème rencontre régionale de la pêche des zones du Nord et du Centre ( gouvernorats de Jendouba, Bizerte, Sousse, Nabeul, Monastir, Sousse et de l’Ariana), organisée, mardi, à Tunis.

Selon Hdider, ces problématiques concernent principalement, outre la détérioration de l’infrastructure et des services portuaires, l’augmentation des prix des hydrocarbures. Ainsi cette dernière a engendré la baisse de la subvention dédiée au secteur, soit un taux très faible oscillant entre 30% au Sud et 40% au Nord, appelant à accroître ce taux à 70%, à généraliser son application à toutes les régions, et à exonérer l’acquisition des engins maritimes, tout en autorisant la pêche dans toutes les régions.

Il a relevé que les dernières augmentations des droits relatifs à l’entrepôt, à l’anneau et à la grue enregistrées en avril 2018, à hauteur de 50% environ, ont alourdi les charges des marins-pêcheurs, critiquant, à cet égard, la non réactivité de la présidence du gouvernement et du ministère de tutelle aux correspondances des marins-pêcheurs.

Le secteur qui procure près de 120 mille emplois directs et indirects, souffre de la pêche anarchique, de la pollution maritime et du non respect de la loi, sans que le ministère de tutelle ne réagisse alors que le métier de pêcheur est un métier difficile et risqué.

Les exportations du secteur en mollusques et crustacés étaient de 140 mille tonnes annuellement, sauf que ces quantités ont baissé à 70 et 80 mille tonnes au cours de sept dernières années. Dans ce contexte, il a fait remarquer que la valeur des exportations est relativement stable compte tenu de la régression de la valeur du dinar.

De son côté, le membre du bureau exécutif chargé de la pêche, de la commercialisation, de l’exportation et des structures de la pêche Achref Hammami a souligné l’absence de statistiques réelles fournies par l’Institut national des sciences et technologies de la mer, (INSTM), niant que le secteur ait enregistre une croissance au cours de dernières années.

Selon Hdider, les chiffres du ministère de l’Agriculture des Ressources hydrauliques et de la Pêche relatifs au secteur de la pêche sont erronés, du fait qu’ils se basent sur des données communiquées par les marins-pêcheurs détenant un registre professionnel et un registre d’équipage (les grands équipementiers), sans tenir compte de la pêche côtière dans et en dehors des ports de pêche.