Il ne fait pas de doute que la Tunisie a accompli des progrès en matière d’amélioration du climat d’affaires, mais il lui reste une multitude de réformes à achever dans les délais, afin de parvenir à impulser les investissements étrangers en Tunisie. C’est le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, qui s’exprimait ainsi mardi 30 octobre à Berlin en marge de la Conférence G20-CwA.

Il a rappelé que des réformes ont été lancées pour améliorer les prestations fournies par l’administration, adapter la formation aux besoins des entreprises locales et étrangères, renforcer les mécanismes de soutien et d’encadrement, et mettre à jour de l’arsenal juridique.

Nécessité d’une liberté de transferts de capitaux

“Il est indispensable, aujourd’hui, d’asseoir les piliers de la liberté de l’investissement, dont la liberté de transferts de capitaux et de gains à l’extérieur du pays et la transparence des transactions, ce qui est de nature à garantir la pérennité et l’extension de projets existants, et attirer de nouveaux investissements”, a affirmé Chalghoum, citant à titre d’exemple le projet qui sera lancé, prochainement, par Leoni Tunisie, lequel “mobilisera une enveloppe d’investissement de 50 millions d’euros (plus de 170 millions de dinars)”.

Chalghoum rappellera par ailleurs que la Tunisie est classée 3ème à l’échelle africaine, en matière d’attraction d’investissements, ce qui prouve que “nous sommes sur la bonne voie”.

Réaménagement des ports tunisiens…

Dans ce cadre, il indique que les partenaires européens, notamment GIZ, la Banque européenne d’investissement et le secrétaire d’Etat allemand aux Finances, ont cité la Tunisie comme un exemple de réussite, lors du panel, organisé dans le cadre de G20-CwA sur “l’engagement du secteur privé en Afrique”.

D’après eux, la Tunisie est parvenue à accomplir d’importants progrès en termes de stabilisation du cadre macro-économique (reprise économique et la maîtrise des équilibres budgétaires) et d’amélioration du climat des affaires.

Mettant l’accent sur les problèmes logistiques, le ministre a fait savoir que le gouvernement engagera un projet de réaménagement des différents ports du pays, surtout celui de Radès, mobilisant d’importants investissements.

Pour rappel, le rapport de la conférence, publié en avril 2018 par le G20, a dressé le bilan des progrès déjà réalisés dans les différents pays.

En ce qui concerne la Tunisie, ce rapport a révélé que l’objectif escompté consiste à améliorer les conditions de l’investissement local et extérieur. Le rapport a fait état, ainsi, “des efforts déployés par les autorités en vue d’améliorer l’environnement des affaires et lever les obstacles”.

Il s’agit notamment d’obstacles réglementaires liés à l’accès au marché, à la simplification des procédures, à la levée d’un grand nombre d’autorisations…, ainsi que des obstacles logistiques relatifs à l’infrastructure portuaire.

Ainsi, il est nécessaire de mettre en place de nouveaux équipements et d’augmenter le nombre de quais dans les ports existants d’une part et de concrétiser le projet de port en eaux profondes, d’autre part.

Des freins à l’initiative privée…

Le rapport cite, également, des obstacles financiers, estimant que “le financement de l’investissement constitue un frein à l’initiative privée”.

A cet égard, la réforme du secteur bancaire et financier (restructuration bancaire, capital investissement, micro-finance, création d’une banque des régions, etc.) est à un stade très avancé de mise en œuvre, selon ce document.