Le projet de loi de finances 2019 vient d’être rendu public par le ministère des Finances. Les deux principales caractéristiques de ce projet résident dans le fait qu’il ne comporte pas de nouvelles taxes ni pour les particuliers ni pour les entreprises, et qu’il ne supprime pas celles instituées par les lois de finances 2017 et 2018.

En prévision de la soumission de ce projet à l’Assemblée des représentants du peuple au plus tard le 15 octobre 2018, les principaux indicateurs de ce projet de budget demeurent hypothétiques et tributaires de l’évolution de beaucoup de paramètres dont le prix du baril de pétrole et la parité du dinar, critères sur la base desquels le budget est généralement calculé.

En voici l’essentiel.

Le budget de l’Etat pour l’exercice 2019 est fixé à 40,662 milliards de dinars contre 37,666 milliards de dinars (chiffre actualisé, dit-on), soit une hausse de 8%. Il permettra de réaliser un taux de croissance de 3,1% contre 2,6% attendus en 2018…

Comment sera finance le budget de l’Etat

Le financement du budget sera assuré, à hauteur de 22,516 milliards de dinars provenant de six ressources : recettes fiscales et non fiscales, emprunts extérieurs et intérieurs, recettes des biens confisqués, participations de l’Etat et concours extérieurs.

Dans le détail, au rayon des recettes fiscales, les impôts directs   atteindront 9,997 milliards de dinars, soit une hausse de 12,3% par rapport aux résultats prévus pour 2018.

Quant aux recettes non fiscales, elles ont été fixées à 1,139 milliard de dinars (revenus de l’Etat provenant du pétrole brut et du recouvrement de la redevance sur le Gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Italie via la Tunisie).

Les besoins en crédit de la Tunisie pour l’année 2019 sont estimés à 10,140 milliards de dinars. Il s’agit de l’endettement intérieur (2,350 milliards de dinars) qui sera essentiellement mobilisé grâce aux bons de trésor et l’endettement extérieur dans la limite de 7,792 milliards de dinars.

Ce budget sera également financé par une enveloppe de 390 millions de dinars qui sera mobilisée au titre ”d’une tranche des montants et des biens confisqués” (Banque Zitouna, la société Alfa Ford ainsi que d’autres biens immobiliers confisqués).

Une autre enveloppe de 850 millions de dinars le sera au titre des revenus provenant des participations de l’Etat dont la Banque centrale (390 millions de dinars), l’ETAP (390 millions de dinars) et des concours extérieurs aux alentours de 150 millions de dinars.

Que va financer ce budget

Ce budget permettra de financer les dépenses de gestion qui atteindront 25,235 milliards de dinars, soit une hausse de 1,578 milliard de dinars (6%) par rapport aux dépenses de 2018.

Le budget de gestion servira à financer le service de la dette.  Ce dernier atteindrait 9,037 milliards de dinars contre 7,841 milliards de dinars (chiffre actualisé) en 2018, soit une hausse de 1,466 milliard de dinars.

Ce même budget financera la masse salariale dans la fonction publique qui atteindra 16,485 milliards de dinars, soit 14,1% du PIB contre 14% en 2018.

Au rayon du budget du développement et de la compensation, un montant total de 10 milliards de dinars a été prévu.

L’enveloppe budgétaire dédiée aux dépenses de développement est estimée à 6 milliards de dinars contre 5,893 milliards de dinars en 2018. Ce montant représente 5,1% du PIB.

Pour la compensation, le gouvernement a consacré une enveloppe de 4,350 milliards de dinars, répartis entre 1,8 milliard de dinars réservés à la subvention des produits de base, 450 millions de dinars (transport public) et 2,1 milliards de dinars (hydrocarbures).

Autres indicateurs

Sur la base de ces projections, le déficit budgétaire sera contenu dans la limite de 3,9% du PIB (4,512 milliards de dinars) contre 4,9% (5,214 milliards de dinars en 2018).

Le taux de l’endettement public ne devrait pas dépasser, l’année prochaine, les 70,9% du PIB contre 72% attendus pour 2018.

Les ressources propres de l’Etat demeureront aux alentours de 75% en 2019.

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