Les investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie ont enregistré une augmentation de 17,7% au premier semestre 2018 contre 23,3% en 2017 et une décroissance de 4,5% en 2016.

Selon des statistiques de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA), les flux des IDE ont atteint, fin juin 2018, 1,142 milliard de dinars contre 970,4 millions de dinars (MDT) au cours de la même période de 2017.

Le volume des IDE en devises s’élève à 461,1 millions de dollars et de 380 millions d’euros. Il est constitué d’investissements extérieurs à hauteur de 1,073 milliard de dinars et de 69,1 MDT en investissements de portefeuille.

Les IDE se sont inscrits sur une courbe ascendante réalisant une hausse de 16,8% par rapport à la même période durant l’année 2017.

Le directeur central de l’unité de suivi et de soutien des entreprises étrangères installées en Tunisie, relevant de la FIPA, Hatem Souissi, a fait part d’une tendance positive des IDE pour le deuxième trimestre consécutif, ce qui témoigne d’un retour progressif de la croissance de ces investissements.

Certes, il y avait une appréhension que l’évolution des IDE au cours du premier trimestre soit conjoncturelle, mais les résultats du deuxième trimestre ont confirmé leur rythme progressif.

A côté des investissements étrangers d’autres investissements sous forme de projets d’extension seront réalisés au cours des mois prochains à travers l’acquisition des équipements et la multiplication des emplois additionnels.

L’énergie se taille la part de lion

La répartition sectorielle des investissements étrangers directs révèle que le secteur de l’énergie se taille la part de lion avec un montant de 526 MDT contre 495,1 MDT au premier semestre 2017.

Souissi a précisé que le rythme des investissements étrangers surtout dans le domaine de l’exploitation a repris son activité, après l’arrêt des sit-in et des grèves survenus dans plusieurs sites d’exploitation pétrolière au sud du pays.

En plus, l’octroi des permis d’exploitation et de prospection s’est intensifié après que la Commission de l’énergie et des ressources naturelles relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ait attribué 12 nouveaux permis en 2018.

D’après lui, le secteur de l’industrie a drainé près de 403 MDT des IDE, soit une progression de 21,6% par rapport à l’année précédente.

Idem pour le secteur des services où les IDE ont atteint 137,8 MDT contre 89,3 MDT en 2017.

Quant à l’agriculture, Elle n’a attiré que 5,8 MDT d’IDE au premier semestre 2018 contre 2,5 MDT sur la même période 2017.

Le responsable a fait savoir, dans ce contexte, que les investissements ont été sous forme de projets d’extension réalisés par les entreprises étrangères opérant dans ce domaine surtout dans le secteur des eaux géothermiques et les serres en verre dans la perspective d’explorer des secteurs agricoles à haute valeur ajoutée.

L’afflux des IDE hors énergie a permis de réaliser 378 opérations d’investissement moyennant une enveloppe de 546,7 MDT ayant généré 3.101 postes d’emplois directs.

Disparité régionale dans la distribution des IDE

Les données de la FIPA révèlent une grande disparité régionale dans la distribution des IDE. Car 59% des investissements sont injectés dans le Grand Tunis (Tunis, Ariana, Ben Arous et La Manouba) qui ont polarisé 322,9 MDT de l’ensemble des IDE.

La ventilation géographique des IDE montre que la France occupe la première place en tant que premier investisseur étranger en Tunisie avec 39% de la totalité des investissements, soit une valeur de 214 MDT hors énergie, alors que la deuxième place revient à Qatar avec un total d’investissements de 87 MDT, suivi par l’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.