Le ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbibi, pointe du doigt accusateur sur l’insuffisance du cadre juridique relatif à la migration irrégulière et la non application de la loi en vigueur sur cette question.

Le ministre de la Défense s’exprimait, vendredi 13 juillet, lors d’une séance à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée à une question orale du député Imed Daimi sur les circonstances du naufrage d’une embarcation de migrants clandestins le 8 octobre 2017 après une collision avec un navire militaire.

Abdelkrim Zbibi a souligné la nécessité de combler le vide juridique et de changer les lois inefficaces en conformité avec les conventions internationales ratifiées par la Tunisie, exprimant, au nom de l’institution militaire, ses regrets pour les victimes du naufrage.

Il a ajouté que le rapport publié par le Procureur général militaire a conclu que “le naufrage est dû à une collision qui n’était pas délibérée, considérant que la faute est commise au premier degré par le capitaine de l’embarcation et au deuxième degré par le commandant du navire militaire qui n’a pas respecté la distance de sécurité”.

Par ailleurs, il a souligné que les unités de la Marine nationale, a-t-il dit, ont secouru 1.061 personnes et mis en échec 60 tentatives de migration irrégulière en 2017. Durant le premier semestre de 2018, les unités maritimes ont secouru 529 personnes dont 64 ressortissants étrangers et avorté 14 tentatives de migration clandestine.

Le ministre de la Défense a également insisté sur la nécessité de lutter contre la migration irrégulière par voie terrestre avant l’embarcation des migrants. Car, a-t-il dit, l’intervention à ce niveau peut s’avérer plus efficace et permettre d’éviter des pertes en vies humaines.

Il y a lieu aussi de garantir l’efficacité des opérations préventives, de surveiller les plages et d’appliquer la loi tout en accordant un intérêt particulier aux questions de développement pour dissuader les jeunes à l’idée d’émigrer.

Dans son intervention, Imed Daimi a estimé que la rencontre avec le ministre de la Défense aurait dû avoir lieu avant cette date. Pour lui, l’institution militaire se devait de donner des clarifications à l’opinion publique au moment opportun pour éviter les rumeurs et les interprétations pouvant nuire à l’image de l’armée qui bénéficie de la confiance des Tunisiens. Des excuses au peuple tunisien et aux familles des victimes sont nécessaires de la part du ministère de la Défense, a-t-il avancé.