Ecrite et mise en scène par Taieb Malaiki, interprétée par Riadh Misaoui, Walid Khadhraoui, Karim Rouafi, Jamai Al Maamari, Chaima M’barki, Sami Amri, sur une scénographie de Mounir Semii, la pièce théâtrale “Contrebande”, une production du Centre des arts dramatiques et scéniques de Kasserine a été présentée lundi soir au théâtre des régions de la Cité de la culture dans le cadre du programme du Pôle Théâtre et Arts Scéniques pour le mois de Ramadan.

En présence d’un grand nombre de comédiens dont Fatma Ben Saidane et Dalila Meftahi, “Contrebande” a fait l’autopsie du système des groupuscules mafieux qui font de la contrebande une activité juteuse avec tous les dangers et risques qui en découlent. Les personnages sont des repris de justice, des ratés, des naïfs qui cherchent à sortir du cercle fermé de la pauvreté mais qui finissent par être pris au piège d’un autre engrenage où l’issue n’est autre que la prison où la mort.

Avec une écriture dramaturgique utilisant des approches moderne où la lumière et les effets sonores sont très présents en tant que complément indissociable au texte “Contrebande”, Taieb Malaiki a mis en valeur le talent de ses comédiens, et de ses techniciens de la scène, avec un décor peu encombrant qui permettra sans doute à cette pièce de voyager à travers le pays.

Pour une première, ce fut une grande pour le Centre des arts dramatiques et scéniques de Kasserine qui vient tout juste d’être créé et dont cette première œuvre augure, selon plusieurs témoignages, d’un avenir prometteur sur le plan de la création.

Une lumière tamisée, une atmosphère angoissante, une musique confuse, un décor minimaliste où le seul relief n’est autre qu’une estrade derrière laquelle, un grand écran blanc délimite l’espace des événements que la pièce va dérouler. Une première apparition. Deux personnages engagent une conversation sur leur sort de pauvres, de laissés pour compte, d’exclus qui se remémorent la joie perdue d’une enfance heureuse, insouciante. Et soudain le sursaut, la colère et l’envie de changer les choses. Et c’est là que tout commence. La trame de fond de “Contrebande” commence à s’épaissir pour donner tout le volume au travail dramaturgique du metteur en scène qui a voulu raconter à sa manière, l’enroulement de deux jeunes dans la nébuleuse mafieuse qui fait de la contrebande un travail lucratif faisant table rase de toutes les valeurs morales et éthiques.

La pièce déroule une histoire qui se passe dans les années quatre-vingt-dix dans une usine désaffectée où “Si Cherif” un personnage présent absent gère avec une main de fer les activités de la contrebande avec la complicité de sa femme et de ses ouvriers. Mais les conflits entre les tenants de ce commerce font soudainement surface, alimentés par la cupidité des uns et la lâcheté des autres. ” La machine” est au ralenti avant de se gripper.

Si Cherif qui est une métaphore du chef contrebandier, manipulateur des petits arrivistes qui cherchent à se faire fortune à travers cette activité, fini par tomber, mais pas la “contrebande ” qui renvoie dans cette pièce à la nature humaine qui balance entre le bien et le mal.

Rappelons que “La petite sirène Mayar” est le prochain spectacle proposé par le Pôle Théâtre et Arts Scéniques et qui se déroulera le mardi 12 juin 2018 au Théâtre des Régions de la Cité de la culture à 22h00.