Un taux de 35% des femmes, au nord-oust, consacre leur salaire entier pour couvrir les besoins de leurs ménages sans se soucier de leurs propres dépenses. C’est ce que révèle une enquête de terrain réalisée, fin décembre 2016, par l’association “Tounissiet”, sur “la participation de la femme dans le développement local, cas du nord-ouest”, dont les résultats ont été présentés lors d’une conférence de presse à Tunis, jeudi 22 mars.

L’étude porte sur un échantillon de 500 femmes et hommes, âgés de 16 à 79 ans, tous niveaux d’instruction et toutes catégories sociales confondus, répartis sur les quatre gouvernorats du nord-ouest (Béja, Jendouba, Siliana et Le Kef).

Selon la vice-présidente de l’association Tounissiet, Hajer Farhoud, un quart des femmes interviewées consacre uniquement 10% de leurs revenus pour couvrir leurs propres dépenses.

L’étude a également conclu que 23% des femmes présentent leurs salaires entiers à leur mari pour gérer les dépenses de la famille, contre 3% seulement des hommes interviewés qui cèdent leurs salaires à leur femme pour accomplir la tâche de la gestion des dépenses de la famille.

Les revenus mensuels des femmes (558 dinars) sont nettement inférieurs à ceux des hommes (774 dinars), selon la même étude.

Le taux des femmes qui ont avoué avoir rencontré des difficultés et des problèmes en milieu professionnel est de 14%, contre 7,4% pour les hommes.

La femme consacre 16 heures pour le travail (domestique et à l’extérieur), selon la même enquête, précisant que certaines femmes ont sacrifié leur travail pour s’occuper de leurs familles.

D’après la même source, 50% des femmes interviewées ont confirmé qu’elles travaillent pour participer à la gestion des dépenses de leurs ménages, contre 40% des femmes qui travaillent pour assurer leur autonomie financière.

Concernant l’entreprenariat, le capital de la majorité des projets dirigés par des femmes ne dépasse pas 10 mille dinars, ajoute Farhoud, dénonçant la faiblesse de la participation de la femme à la vie politique et sociale (2,4%) et aux partis (2%).

L’objectif de cette enquête est de répondre à des questions concernant les éventuelles discriminations selon le genre dans différents aspects du développement local.