La diplomatie économique n’est pas opérante en Tunisie, nous disent certains opérateurs. Pour bien le saisir, nous allons vous exposer le problème pour les entreprises tunisiennes qui exportent, notamment sur les marchés africains.

En effet, nos entreprises sont confrontées à l’absence de conventions de non-imposition qui qui pénalise principalement les SSII tunisiennes et les entreprises de consulting, selon plusieurs hommes d’affaires. En clair, celles-ci sont doublement taxées, dans le pays de la prestation par la retenue à la source et dans le pays émetteur, la Tunisie, par un impôt de 10% et par une retenue à la source sur les paiements effectués pour leurs prestataires de services.

Il y a plusieurs cas :

  1. Absence de convention de non double imposition (Niger, Algérie, Mali, Guinée, etc.).
  1. Refus de ratifier des conventions signées par des pays africains, par exemple avec la Côte d’Ivoire qui l’a signée mais la Tunisie ne l’a pas ratifiée. Du coup, la Tunisie continue à retenir 15% sur les factures de prestations de services, alors que la Côte d’Ivoire ne fait aucune retenue. Ce qui est injuste.

Actuellement, il y aurait une douzaine de conventions qui attendent d’être ratifiées dans les couloirs du ministère des Affaires étrangers, dont justement celle avec la Côte d’Ivoire. Sachant que tous les jours on nous baratine que la Tunisie veut exporter vers l’Afrique subsaharienne.

La Tunisie, selon nos sources, dans l’incapacité totale de prendre la moindre initiative, la moindre décision pour favoriser ses entreprises. «On ne demande ni subventions ni avantages, mais seulement de signer et ratifier des conventions», expliquent nos interlocuteurs.

Rappelons que le 20 février 2018, la Tunisie et la Guinée ont signé 21 conventions de partenariat. Seulement, à l’analyse et par anticipation, cela risque d’être ni plus ni moins que du bla bla, avec des pratiques d’une diplomatie d’un autre âge.

Autre exemple, l’Algérie ponctionne 36% de retenue à la source pour les entreprises tunisiennes qui exportent vers ce pays, alors qu’elle n’applique qu’un taux de 10% sur les entreprises françaises, et cela faute d’une convention de non double imposition.

Du coup, on se demande à quoi servent les festivités de Sakiet Sidi Yousef, les discours enflammés, les embrassades et les réunion des commissions mixtes ou l’UMA?

TB