“L’étude stratégique sur l’évaluation environnementale et économique de l’exploration et l’extraction des hydrocarbures à partir des gisements non conventionnels, dont le gaz de schiste, actuellement en cours de réalisation par deux bureaux d’études tunisien et canadien, sera achevée en septembre ou octobre 2018. A la lumière de ses résultats, les autorités tunisiennes décideront de l’adoption, ou pas, de cette démarche”, a indiqué, samedi 25 novembre, le président de la Commission parlementaire de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement, Ameur Larayedh.

Participant au 6ème symposium “SUD SEC MED”, organisé à Tunis par le Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales et la Konrad-Adenauer-Stiftung, sur le thème de “La sécurité énergétique en méditerranée”, il a souligné que “la Tunisie qui enregistre un déficit énergétique important a entrepris une politique énergétique reposant à la fois sur l’optimisation de l’exploitation des ressources conventionnelles et la recherche des solutions énergétiques durables à travers le développement des énergies renouvelables”.

Il a fait savoir, à ce titre, que l’entrée en production du champ de gaz naturel Nawara, dans le sud tunisien, initialement prévue pour 2018, n’aura lieu qu’en 2019, à cause des retards des travaux dus essentiellement, aux tensions et mouvements sociaux.

S’agissant des énergies renouvelables, Larayedh a estimé que la Tunisie accuse déjà un retard par rapport à l’agenda fixé visant à porter la production des énergies renouvelables à 12% en 2020 puis à 30% à l’horizon 2030. Toutefois, “ce retard essentiellement, dû à la résistance qu’a suscitée la loi sur les énergies renouvelables adoptée en 2015, pourrait être rattrapé en intensifiant les efforts et les investissements dans ce domaine”, a-t-il soutenu.

Il a, à ce propos, rappelé que “les résultats du premier appel d’offres relatif à la production de l’électricité, à partir des énergies renouvelables, auquel ont participé 69 entreprises, seront proclamés dans quelques semaines “, faisant savoir que d’autres appels d’offres seront lancés au mois de décembre 2017 ou au plus tard en janvier 2018.

De son côté, le directeur général des hydrocarbures au ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Ali Khalil, a affirmé que ” la situation du secteur de l’énergie en Tunisie est marquée par la montée des mouvements sociaux reposant, pour la plupart, sur des rumeurs et des fausses informations mettant en doute le niveau des ressources, les critères d’octroi des permis et les statistiques officielles “.

Il a indiqué que ” les arrêts répétitifs de la production dans les champs pétroliers du sud tunisien, durant la période mai-aout 2017, ont causé des pertes de l’ordre de 930 millions de dinars”.

Khalil a en outre, précisé que “les réserves d’hydrocarbures en Tunisie ne dépassant pas 0,8 milliard de barils équivalent pétrole, sont très modestes comparées à celles des pays voisins”.

Toujours selon lui, “l’indice de l’indépendance énergétique s’est situé à 59% en 2016 et il devrait s’établir à 52% en 2017. Les recettes de l’Etat provenant du secteur des hydrocarbures ont chuté de 71% durant les 5 dernières années passant de 3,054 milliards de dinars en 2012 à 856 MDT en 2016. Le nombre de permis en vigueur est passé de 50 en 2012 à seulement 26 en 2016 et à 23 en 2017 -compte tenu des deux nouveaux permis de Nefzaoua et de Douiret, octroyés en juin 2017 “.

“La période 2011-2016 a aussi connu une chute de 51% des investissements dans ce secteur par rapport à la période 2006-2011. Les ressources nationales en hydrocarbures ont également enregistré une régression annuelle de 6% durant la période 2010-2016 en raison du déclin naturel de certains puits”, a-t-il encore mentionné.

Khalil a, cependant, affirmé que “la demande sur l’énergie primaire a augmenté de 2% annuellement entre 2010 et 2016, et que les prévisions tablent sur le même niveau d’évolution en 2017 “.

“Face à cette situation, la stratégie énergétique nationale prévoit le développement des ressources nationales à travers l’encouragement de l’exploration dans les zones non-explorées (régions du nord et du centre), l’étude de la possibilité de recours aux énergies non-conventionnelles, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la rationalisation de la compensation orientée vers le secteur de l’énergie et le développement des énergies renouvelables”, a-t-il conclu.