Décès de Jalel Ben Abdallah : BCE déplore la disparition d’un pionnier de l’Ecole de Tunis

Suite au décès de l’artiste peintre Jalel Ben Abdallah, le président de la République a adressé un message de condoléances dans lequel il évoque la mémoire d’un artiste d’exception dont les œuvres, notamment la célèbre toile “Echahid” (le martyr) lui a valu d’être qualifié de peintre pour l’éternité.

Jalel Ben Abdallah avait peint ce tableau à l’âge de 17 ans aux moments des événements du 9 avril 1938, qui ont constitué un tournant décisif dans l’histoire du mouvement national marquant le début de la lutte pour la libération du joug colonial.

Dans ce tableau, le martyr est enveloppé du drapeau national en hommage à tous ceux qui ont perdu la vie en cette journée sanglante toujours gravée dans la mémoire des Tunisiens.

En 2017 et à l’occasion du 79e anniversaire de la fête des martyrs, la présidence de la République, en collaboration avec des ministères des Affaires culturelles et de l’Education, a organisé au Palais Dar Edhiafa, à Carthage, une exposition d’arts plastiques intitulée “Assoumoud” (la résistance). A travers le tableau Echahid, le président de la République a voulu adresser un message fort aux Tunisiens leur pour leur affirmer qu’ils vaincront par leur volonté et leur détermination tous ceux qui se dressent comme obstacle devant leur affranchissement, l’accomplissement de leur dignité et l’invulnérabilité de leur patrie.

Décédé jeudi 9 novembre 2017 à l’âge de 96 ans, Jalel Ben Abdallah, pionnier de l’école de Tunis, natif de Tunis, avait dès son plus jeune âge manifesté son intérêt pour le dessin. Adolescent, il s’initie à l’exposition dans plusieurs endroits de la Médina de Tunis où il y vivait. A la mort de ses parents, en 1939, il quitte la médina et s’installe en banlieue sur les hauteurs de Sidi Bousaid pour faire ensuite de la peinture son métier.

Il a souvent exposé dans différentes galeries du grand Tunis et fréquenté les sommités de la littérature de l’époque à l’instar des membres de “Taht Essour”. Il était l’un des pionniers de l’Ecole de Tunis qu’il fonda avec ses amis et compagnons de route. Son parcours artistique riche en récompenses lui avait permis à partir de 1948 de fréquenter les milieux artistiques européens avec des voyages réguliers entres plusieurs villes du vieux continent, spécialement Paris, Stockholm et Rome.

Un grand passionné de la miniature aussi bien que de tableaux de plus grande taille, Jalel Ben Abdallah était un adepte du détail. Sa peinture reproduit souvent des scènes de la vie quotidienne où il a recours à des couleurs et des thèmes où est visible la touche d’un homme à la palette unique et reconnaissable. Nostalgique aux yeux orientés vers l’enfance et des scènes de vie mémorables, l’œuvre de Ben Abdallah a toujours glorifié la femme assez présente dans des intérieurs à l’identité proche des décors andalous.

Jalel Ben Abdallah était un artiste très ancré et enraciné dans son entourage local. Son œuvre prolifique dont on estime le nombre à plus de 7 mille œuvres, lui a assuré une bonne notoriété et des ventes considérables. Ses tableaux sont largement sollicités par les institutions publiques aussi bien que les collectionneurs et le marché de l’art dans tous les continents.

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