Le déficit commercial s’est établi à 13,211 milliards de dinars à fin octobre 2017, contre 10,781 milliards de dinars durant la même période en 2016. Le déficit de la balance énergétique représente 25,3% du total du déficit, soit 3,34 milliards de dinars, selon les statistiques du commerce extérieur pour les 10 premiers mois de l’année publiées par l’Institut national de la statistique (INS).

Le solde déficitaire de la balance commerciale résulte du déficit enregistré avec certains pays, tels que la Chine (-3,64 milliards de dinars), l’Italie (1,74 milliard de dinars), la Turquie (-1,5 milliard de dinars), la Russie (-1 milliard de dinars) et l’Algérie (-624,4 MDT).

Le taux de couverture a encore baissé par rapport à la même période de l’année écoulée, à 67,7% en 2017, contre 68,4% en 2016. En valeur, les importations ont progressé de 19,6%, à 40,851 milliards de dinars contre 34,168 milliards de dinars, en 2016. Ainsi, le rythme de croissance des importations a été très important, alors qu’il n’avait pas dépassé 3,8% durant la même période de l’année 2016.

En revanche, les exportations n’ont cru que de 18,2%, à 27,640 milliards de dinars contre +2,9%, à 23,387 milliards de dinars durant la même période de l’année 2016.

D’après une “analyse des échanges commerciaux de la Tunisie, durant les 9 premiers mois 2017”, publiée par la BCT, le déficit commercial qui a continué à se détériorer au cours de cette période, s’explique par “l’amplification continue du niveau des importations de tous les groupes de produits alors que celui des exportations demeure toujours insuffisant pour redresser l’équilibre”.

L’énergie en cause…

L’augmentation soutenue des importations est due essentiellement, à une hausse de 44,7% des importations du secteur de l’énergie, sous l’effet de la progression de nos achats en pétrole brut (787,2 MDT contre 481,8 MDT) et des produits raffinés (2,912 milliards de dinars contre 1,776 milliards de dinars).

De même, les achats du secteur des produits agricoles et alimentaires de base ont cru de 20,4%, du fait de l’accroissement de nos importations de blé tendre (463,8 MDT, contre 395,3 MDT), des matières premières et demi produits (+21,9%), des biens d’équipement (+9,2%) et des mines, phosphates et dérivés (+16,3%).

Par ailleurs, les importations de biens de consommation autres qu’alimentaires demeurent en hausse de 20,1%, suite à la progression de 3,9% de nos achats de voitures de tourisme (1,4 milliard de dinars contre 1,35 milliard de dinars), ainsi qu’une croissance de 16,5% des huiles essentielles et parfumerie (299,3 MDT contre 257 MDT) et de 15,6% des ouvrages en plastique (1,244 milliards de dinars contre 1,076 milliards de dinars). Les importations hors énergie ont augmenté de 16,7%.

Baisse de 7,1% des exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés

Les exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés a enregistré une baisse de 7,1%, suite à la diminution de nos exportations en acide phosphorique (357,9 MDT contre 454 MDT).

L’augmentation observée au niveau des exportations (+18,2%) durant les dix mois de l’année 2017 concerne le secteur de l’énergie, suite à la hausse de nos ventes de pétrole brut (1 milliard de dinars contre 459 MDT) et des produits raffinés (690,9 MDT contre 348,7 MDT), du secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires (+12,5%), suite à l’accroissement de nos ventes de dattes (420,2 MDT contre 383,3 MDT), des industries mécaniques et électriques (+18,3%), du textile et habillement et cuirs (+15,1%) et des industries manufacturières (+13,6%).

Le régime offshore se porte bien

La répartition des échanges par régime montre une accélération du rythme de croissance des exportations sous le régime off shore, marquant une hausse de 17,8%, contre 13,5% durant la même période en 2016. Néanmoins, la croissance des importations sous ce régime, a été très forte (+18,4%, contre une hausse de 12,7%, en 2016).

Sous le régime général, les importations ont enregistré un bond de 20,1% contre une stagnation (-0,04%) durant la même période en 2016. La progression des exportations a été de 19,3%, contre une baisse de 19,9% durant la même période en 2016.
Pour la Banque centrale de Tunisie, “le déficit commercial des sociétés résidentes s’est élargi, situation qui impacte le niveau des avoirs en devises et exerce de fortes pressions sur le marché de change, surtout dans un contexte caractérisé par la dépréciation du Dinar tunisien vis-à-vis des principales devises”.

Près de 21% d’augmentation des exportations vers l’UE

Les exportations tunisiennes vers l’Union Européenne (74,4% du total des exportations) ont augmenté de 20,7%. Cette évolution est expliquée principalement, par l’accroissement de nos exportations vers l’Italie (25,1%), l’Allemagne ( 25,8%) et la Belgique (9,9%).
D’autre part, nos ventes sont en diminution vers d’autres pays notamment avec l’Autriche (-11,7%) et la Bulgarie (-0,4%).

Avec les pays du Maghreb, les exportations ont baissé avec l’Algérie (-21,2%) et la Libye (-5,8%). En revanche, nos exportations vers le Maroc ont augmenté de 18,6%.

Pour les importations, les échanges commerciaux des biens avec l’Union Européenne (53,4% du total des importations) ont enregistré une hausse de 20,4% pour s’établir à 21,804 milliards de dinars. Les importations ont augmenté de 14,7% avec la France et de 26,5% avec l’Italie.

Selon la BCT, “la maîtrise du déficit commercial demeure tributaire dans une large mesure de la promotion des exportations à travers notamment la diversification des biens exportés, l’amélioration de la Compétitivité ainsi que la conquête de nouveaux marchés extérieurs notamment ceux de l’Afrique subsaharienne et les pays du Golfe. Parallèlement, des actions devront être multipliées pour encourager la consommation des produits fabriqués localement”.