Des agriculteurs se plaignent du manque de main-d’oeuvre

Devant le manque de main-d’oeuvre et la réticence vis-à-vis du travail agricole, alors que cette activité assure un revenu raisonnable, les machines agricoles constituent désormais la seule alternative pour poursuivre les activités agricoles, a résumé avec amertume, Omar Chetoui, agriculteur dans le secteur de l’oléiculture.

Dans un entretien avec l’Agence TAP, en marge de la 13ème édition de la SIAMAP, il raconte son calvaire pour trouver de la main-d’oeuvre surtout avec quand la récolte est bonne comme celle de cette année. Il a déclaré “être excédé par la désaffection des ouvriers pour l’activité agricole malgré les revenus respectables qu’ils peuvent gagner, atteignant parfois les cent dinars par jour”.

Cet agriculteur quinquagénaire s’est arrêté devant le stand spécialisé dans la vente des nouvelles machines agricoles dans le secteur de l’oléiculture et regarde avec attention les vidéos projetées montrant la méthode d’utilisation de ces engins dans la récole, exprimant sa grande admiration face à cette technologie de pointe. Il conclut, “la mécanisation constitue la seule alternative qui nous permet de surmonter les difficultés qu’on rencontre lors de la récolte des olives”.

Le stand de la mécanisation agricole dans le salon connait une grande affluence de la part des agriculteurs et producteurs qui sont venus visiter ce stand pour prendre connaissance des appareils et équipements de pointe, disponibles sur le marché tunisien.

Leur intérêt s’est précisément porté sur les nouveaux tracteurs exposés par les sociétés spécialisées dans ce genre de machines importées essentiellement, de France et d’Italie.

Omar Chetoui, propriétaire d’un lot de terrain d’une superficie de 86 ha à Ouerdanine (gouvernorat de Monastir) a insisté sur l’importance de la mécanisation agricole, comme solution radicale pour surmonter le problème de la main d’oeuvre appelant à instaurer davantage d’encouragements et d’incitations lors de l’acquisition des machines.

Il a également, évoqué la question des conditions difficiles imposées par les ouvrirers agricoles, lors de la campagne des récoltes dont l’obtention d’une rémunération mensuelle au lieu d’être payé par jour (entre 25 et 40 dinars) ce qui relève le montant à environ 100 dinars par jour.

L’agriculteur, Noureddine Nadri, spécialisé dans l’oléiculture dans le gouvernorat de Médenine, a abondé dans ce sens, estimant que la main d’oeuvre est devenue “rare de nos jours”. Elle n’est plus disponible ni en nombre ni avec la qualification demandée dans les techniques de récolte et de préservation des arbres” .

“En cas d’acquisition de ces nouvelles machines, la récolte pourrait se faire dans un délai qui ne dépasse pas les deux semaines au lieu de trois mois, actuellement” a-t-il ajouté.

Plusieurs agriculteurs présents ont exprimé leur disposition à investir ensemble dans l’acquisition de machines de récolte des olives. Les prix des nouveaux engins varient entre 90 et 700 dinars, selon la vitesse et la puissance de l’appareil. Ces machines peuvent remplacer 5 ouvriers qui travaillent toute une journée pour récolter une moyenne de 150 kg d’olive.

Il convient de rappeler que la saison de la récolte des olives a démarré depuis deux jours. Les données officielles estiment que la production nationale de l’huile d’olive sera excellente et variera entre 250 et 300 mille tonnes.