L’Union des éditeurs tunisiens accuse le ministère de la Culture d’entrave et de marginalisation

L’Union des éditeurs tunisiens (UET) a déploré le mode de gestion du secteur du livre et de l’édition par la Direction générale du livre au ministère des Affaires culturelles, accusée d'”entrave et de marginalisation”, lit-on dans un communiqué de l’UET, publié samedi 28 octobre.

L’UET a dénoncé également “l’exclusion délibérée durant la plupart des grandes phases décisives du livre tunisien” du rôle de l’UET, pourtant seul représentant légitime de l’éditeur national.

Le mécontentement de l’Union est essentiellement dû à cette la politique de “rejet, marginalisation et indifférence adoptée par la direction générale du livre, en dépit des efforts considérables déployés par les éditeurs et les écrivains afin de développer le secteur du livre”, ajoute l’UET. “Bien au contraire, toutes ces initiatives sont confrontées à un marasme étrange et sans précédent de la part de la direction du livre”, estime l’Union des Editeurs Tunisiens.

Elle rappelle à cet égard que “jusqu’à maintenant, aucune somme n’a été versée du budget d’acquisition alloué au livre au titre de l’année 2017”, évoquant un retard dans le travail de la commission d’acquisition pour laquelle “les candidatures sont fermées depuis le mois de mai dernier”. De même pour la subvention consacrée au secteur du papier, auquel “une somme infime a été versée, jusqu’à la fin du mois d’octobre courant”, souligne l’UET.

S’agissant des préparatifs pour la prochaine édition de la Foire internationale du Livre de Tunis (FILT), l’Union a évoqué une “politique catastrophique de la direction générale du livre qui avait cédé la date habituelle de l’édition 2018 de la foire, organisée annuellement fin mars au palais des expositions du Kram”. Face à “l’inertie de la direction, la date du FILT se trouve déjà réservée par une autre foire, commerciale”, précise le même texte.

L’Union rapporte des “rumeurs qui courent sur un éventuel transfert du Filt à la Cité de la culture, alors que l’espace n’est jusqu’à maintenant pas bien équipé techniquement, outre sa superficie qui ne permet pas d’abriter une foire d’envergure internationale répondant aux standards internationaux en matière d’organisation des foires du livres”.

Par “souci de préserver les acquis de la foire”, l’Union se dit “attachée à ce qu’elle se tienne dans le lieu et les délais habituels”.

Face à “ces violations et abus” constatées dans la gestion de la direction générale du Livre ayant affecté l’environnement général du secteur de l’Edition et du livre”, l’Union a décidé d’oeuvrer avec le ministère, dans le cadre d’une concertation et un partenariat édifiant, pour mentionner la totalité des violations et afin que chaque partie intervenante assume sa responsabilité”, indique le communiqué.

L’Union précise qu’elle “se réserve le droit de prendre toutes les mesures possibles, afin de défendre les intérêts des écrivains et de la profession d’édition en Tunisie menacée de disparition à cause de la poursuite de la politique actuelle de la personne en charge de la gestion de la direction générale du livre”.

L’UET souligne que son comité “restera en conclave et se prépare déjà pour une assemblée générale des éditeurs tunisiens afin d’examiner les derniers développements et prendre les décisions à même de défendre le secteur”.

La crise entre l’UET et les services en charge du livre au ministère des Affaires Culturelles refait surface, après le dernier communiqué, en date du 2 juin 2017, émis par l’UET qui appelait au “dialogue sérieux et efficient afin de mettre en place une politique globale à même de sauver le secteur du livre et de l’édition”.