Les jeunes participant à la conférence nationale sur le thème “Une jeunesse active associée à la gestion des affaires locales”, organisée par l’Observatoire national de la jeunesse en collaboration avec le Centre international du développement local et de la bonne gouvernance, ont souligné l’importance du partenariat entre jeunes et les municipalités dans l’élaboration du programme d’investissement pour 2017.

Les jeunes de Béja, Siliana et Ben Guerdane ont appelé à cet égard à l’adoption de chartes issues de ce partenariat et de s’en inspirer pour élaborer une charte nationale.

La ministre de la Jeunesse et des Sports, Majdoline Cherni, a invité les jeunes “à être actifs dans la gestion des affaires publiques, à bâtir leur propre avenir et à participer à la prochaine échéance des élections municipales”. “La participation active des jeunes dans les affaires publiques est l’un des principaux axes de la stratégie du ministère avec ses partenaires (ministères et organisations) et les jeunes, en tant que force vive dans la société, sont dignes d’occuper des postes de leadership”, a-t-elle souligné.

Majdoline Cherni estime que “la responsabilité est partagée entre le gouvernement et la société civile pour faire prendre conscience aux jeunes de l’importance de prendre part active à la vie publique”. Rappelant que l’engagement limité des jeunes à cet égard, estimée à 6%, elle les a appelés à “s’engager avec enthousiasme à adhérer au processus démocratique”.

De son côté, la directrice de l’observatoire national, Imene Belhedi, a indiqué que “le partenariat entre jeunes et autorités au plan local est la solution idéale”. Elle a souligné que l’expérience des jeunes avec les municipalités couronnée par la conclusion de chartes dans les villes de Beja, Seliana et Ben Guerdane “a confirmé l’adhésion des jeunes à la vie publique et au volontariat”.

De son côté, la conseillère principale et présidente du bureau de coopération tuniso-danois, Anne Margrethe Rasmussen, a mis l’accent sur “la réussite, malgré la conjoncture difficile, du processus démocratique en Tunisie qui doit prendre soin des jeunes afin qu’elle puisse mieux relever les défis”.

Elle a souligné “l’importance de la coopération et du partenariat dans ce domaine afin de permettre aux jeunes de s’engager dans la vie politique”, tout en mettant l’accent sur “le rôle de la femme dans la réussite de ce processus, notamment à l’intérieur du pays”.

La conférence s’inscrit dans le cadre du programme de partenariat entre l’observatoire national de la jeunesse et le centre international de développement local et de la bonne gouvernance. Ce programme porte sur une série d’activités, notamment l’élaboration de “chartes locales de la jeunesse avec la ville” dans 8 municipalités partenaires, a précisé Foued Ouni, directeur des études et recherches au sein de l’Observatoire.

“Le programme vise également, a-t-il ajouté, à accompagner la mise en place du plan annuel d’investissement municipal tenant compte des besoins des jeunes dans une municipalité partenaire et tend à consolider leur position dans les centres de décision à l’échelle locale avec l’appui de campagne de communication et sera couronné par l’élaboration d’une charte de la ville, soit un document moral et un contrat social fondé sur un ensemble de principes garantissant les valeurs d’une coexistence au sein de la ville”.

L’expert auprès du Centre international de développement local et de la bonne gouvernance, Sanim Ben Abdallah, dira à cet égard que “les jeunes ne disposent pas d’espaces suffisants et propices à leur adhésion à la vie publique étant donné que cette frange de la société est portée sur le numérique”.

“Selon une étude nationale sur les aspirations des jeunes à l’égard du processus constitutionnel et de la transition démocratique en Tunisie, 6% seulement des jeunes interrogés déclarent être membres actifs ou responsables dans des associations alors que 5,5% indiquent être des militants actifs ou des dirigeants dans des partis politiques”, a relevé cet expert.

Il a précisé que parallèlement à l’engagement limité des jeunes dans la vie politique depuis le lancement du processus démocratique, certains jeunes se sont tournés vers une activité politique parallèle, par le biais de nouveaux moyens d’expression à vocation protestataire, à l’image du Graffiti et du Rap ainsi que les campagnes de critique sur les réseaux sociaux où la radicalisation pure et simple.