Débat à Tunis sur le rôle des médias dans la promotion de la diversité des expressions culturelles

Véritable outil normatif de gouvernance de la culture, la Convention de 2005 de l’Unesco portant sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dans les différents pays signataires est le sujet de réflexion dans les stratégies de communication de l’Unesco.

Dans le cadre du projet de l’Unesco financé par le gouvernement suédois, est organisé pendant deux jours (4 et 5 mai), au siège de la commission nationale tunisienne pour l’Education, la science et la Culture à El Manar à Tunis, un atelier de sensibilisation intitulé “Renforcer les libertés fondamentales à travers la promotion et la diversité des expressions culturelles”.

Après une réunion la matinée avec les décideurs culturels, la séance de jeudi après midi a été consacrée aux journalistes. Ont été présents Charles Bertrand, expert canadien au sein de l’Unesco et la Marocaine Sanae Allam, chargée du programme-culture relevant du bureau de l’Unesco pour le Maghreb. Ils ont présenté l’état des lieux de cette convention portant sur la promotion de la diversité des expressions culturelles.

L’expert canadien a dans ce sens donné un aperçu de la vision globale de la question de diversité culturelle avec tous ses aspects et modalités de fonctionnement tels que définis dans le texte de la convention.

La grande caractéristique de la convention de 2005 est qu’il s’agit bien d’une convention qui concerne les activités, biens et services émetteurs contemporains de la Culture qui véhiculent différentes expressions culturelles porteuses d’identité et de valeurs communautaires.

Il a par ailleurs, mis l’accent sur les prérogatives du Fonds international pour la diversité culturelle, créé et constitué d’un fonds-en-dépôt conformément au règlement de l’Unesco, en vertu de l’article 18 de la Convention.

En mal de visibilité médiatique dans certains pays, cet instrument est à nouveau abordé en s’attelant surtout sur des questions liées à sa mise en application dans certains contextes, aux engagements des Etats signataires, à l’intérêt pour la coopération internationale ainsi qu’aux pistes d’action possibles pour sa mise en œuvre.

En cette époque de mondialisation des échanges culturels, l’expert canadien a cité “un commerce qui a plus que doublé de 2002 à 2011 à un rythme annuel de 8,8%”, selon un chiffre de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Etant parmi les principales industries, les médias constituent une économie de marché qui ne cesse de se développer à travers le monde. Avec des chiffres à l’appui et illustrations graphiques, l’expert a dressé un tableau des revenus générés par les médias couvrant essentiellement les journaux, les magazines, les chaines de télévision, les radios, le cinéma, l’Outdoor et l’Internet.

La révolution numérique et la multiplication de l’usage d’Internet ont fait que ces derniers sont devenus au top des outils de communication moderne les plus adoptés. De la Zone Mena, Amérique Latine, Amérique du Nord, l’Asie pacifique, l’Europe centrale et d’Ouest à l’Europe de l’Est, l’écart du temps online/par minute passé sur Internet en 2017 est flagrant. Selon les données fournies par l’expert onusien, la Région Mena se trouve en tête, devançant ainsi toutes les zones précitées.

Evoquant le cas de la Tunisie, le conférencier parle d’un pays qui a prouvé son ouverture sur le monde notamment depuis la révolution de 2011 qui a fait ressortir une diversité dans les médias susceptibles de permettre aux différentes expressions culturelles dans le pays d’exister et de coexister.

Cela a aussi été accompagné par un cadre juridique et institutionnel représenté par des organismes régulateurs tels que la HAICA ainsi que par l’adhésion de la société civile artistique représentée par les syndicats qui ont un mot à dire dans la mise en place des stratégies culturelles.