13ème parmi les pays exportant aux Etats-Unis en exonération de droits de douanes et taxes, sous le régime GSP (Generalized System of Preferences), la Tunisie a encore beaucoup de chemin à faire pour améliorer son classement.

Pendant très longtemps, exporter aux Etats-Unis était un rêve hors de portée de la quasi-totalité des entreprises tunisiennes. Quelques-unes ont, au cours des dernières années, eu le courage de tenter une percée sur le marché américain, et certaines l’ont réussie. Notamment grâce au GSP (Generalized System of Preferences, Système Généralisé de Préférences, un système permettant aux produits importés –près de 3500- d’entrer aux Etats-Unis en exonération des droits de douanes et taxes.

La Tunisie exporte aux Etats-Unis de nombreux produits industriels et, surtout, agricoles, dont en particulier les dattes. Plus de 50% des dattes mises sur le marché américain proviennent de Tunisie. Mais les Tunisiens pourraient beaucoup mieux faire dans ce domaine puisque, pour l’instant, ils n’exploitent pas –malheureusement- tout le potentiel qu’offre le GSP, ainsi que cela est clairement ressorti à l’occasion de deux évènements touchant aux relations commerciales tuniso-américaines qui se sont tenus en Tunisie entre le 18 et le 21 avril 2017.

Le premier est le road show organisé sur le GSP, et animé par une équipe conduite par Erland Herfindahl, assistant adjoint au représentant du Commerce des Etas-Unis, chargé du Programme du Système Généralisé des Préférences (SGP). Le second est la 7ème session du Conseil de commerce et d’investissement des États-Unis et de la Tunisie tenue le 21 avril 2017 à Tunis dans le cadre de l’Accord-cadre bilatéral sur le commerce et l’investissement (TIFA) et à laquelle les Etats-Unis étaient représentés par une délégation conduite par Daniel Mullaney, assistant au bureau du représentant du Commerce des États-Unis pour l’Europe et le Moyen-Orient et le chef de la délégation TIFA.

Le road show, organisé en partenariat avec divers organismes tunisiens (ministère de l’Industrie et du Commerce, CEPEX, UTICA, AmCham Tunisia et les trois chambres de commerce régionales), a fait trois escales à Tunis, Sfax et Gafsa «afin de familiariser la communauté d’affaires tunisiennes» avec les règles et les exigences de l’exportation aux Etats-Unis. Le menu a été le menu le même à chaque étape: travailler avec les réseaux commerciaux, le système GSP et les exigences de l’exportation sur le marché américain.

Sur les 380 millions de dollars d’exportations tunisiennes aux Etats-Unis, 114 sont imputables au système GSP. Les Etats et les entreprises ont la latitude de demander l’inscription de nouveaux produits sur la liste bénéficiant de ce système à l’occasion de chaque revue annuelle. «La Tunisie et les entreprises tunisiennes ont la possibilité de participer à ce processus mais n’ont pas été aussi actifs que les autres», assure une source proche du dossier. Pourquoi? «Certains pays, particulièrement en Amérique latine et en Asie du Sud-est, sont plus attentifs aux systèmes américains qui sont plutôt difficiles à suivre, surtout si vous n’avez pas au sein de l’ambassade du pays à Washington quelqu’un de dédié à ce travail».

D’ailleurs, les deux parties ont discuté durant le 7ème TIFA round à Tunis de la manière de remédier à cette situation pour que la Tunisie tire un plus grand profit du système GSP. Elle devra à l’avenir faire preuve de beaucoup plus d’engagement et d’agressivité pour monter au classement des pays qui exportent aux Etats-Unis sous le régime GSP.

Pour l’instant elle n’est que 13ème. Lors de la dernière réunion de Tunis, le gouvernement tunisien a certes suggéré quelques produits à ajouter sur cette liste mais ne les a pas encore officiellement soumis.

Rendez-vous l’année prochaine.