tunisie-anis-riahi-aircargoLe 4 octobre 2016 est pour Anis Riahi un jour mémorable, à marquer d’une pierre blanche. Ce jour-là, le jeune promoteur et président directeur général d’Express Air Cargo (EAC), la première compagnie tunisienne de fret aérien, obtient le sésame derrière lequel il courrait depuis près d’un an et demi: l’Agrément d’Exploitation Aérienne (AOC), signé le jour même par le ministre du Transport, Anis Ghedira, lors d’une cérémonie l’Hôtel Paris situé aux Berges du Lac. Un document qui n’a pas été facile à obtenir.

Anis Riahi entame les démarches nécessaires début 2015. Le 13 juillet de la même année, il obtient un «accord verbal» du ministère du Transport. Ce département ayant conditionné l’octroi d’un agrément en bonne et due forme à la création d’une compagnie cargo régulière, le promoteur se plie à sa volonté. Mais le projet tarde à se concrétiser. Les formalités traînent en longueur, alors que la société World Freight Services (WFS), appartenant à l’homme d’affaires ex-député de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et aujourd’hui ministre, Mehdi Ben Gharbia, jadis détenteur de la carte UPS, mène compagne contre l’octroi d’un agrément à d’Express Air Cargo et annonce la création de sa propre société de cargo.

M.Riahi s’impatiente et commence à s’inquiéter. Il le dit haut et fort le 21 octobre 2015 lors d’une conférence de presse. Une année presque jour pour jour s’écoule avant que le PDG d’EAC puisse surmonter ce blocage.

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Pourtant, nullement rancunier et plutôt diplomate, le promoteur de cette compagnie tunisienne de fret aérien souligne, en présence du ministre du Transport, que le processus pour l’obtention de l’AOC a duré moins d’une année. Le jeune PDG va jusqu’à saluer la coopération et la compréhension qu’il affirme avoir trouvées auprès de la Direction générale de l’aviation civile au ministère du Transport. Mais il est surtout élogieux à l’égard du ministre du Transport, dont il met en exergue la réactivité pour l’avoir l’a reçu dès le lendemain de son entrée en fonction et surtout pour son «appui politique» et son aide dans l’accélération des formalités administratives.

«L’une de mes premières rencontres en tant que ministre du Transport a été avec Anis parce que j’ai senti que c’est un jeune promoteur ambitieux dont le projet dans le fret aérien peut jouer un rôle important dans l’amélioration de la compétitivité de nos exportateurs et contribuer à faire de la Tunisie une porte entre l’Europe et l’Afrique», confirme Anis Ghedira.

Abondant dans le même sens, le directeur général de l’Aviation Civile, Habib Mekki, affirme que son département est même allé jusqu’à coacher et conseiller le promoteur d’Express Air Cargo pour l’aider à éviter de commettre des erreurs dans l’accomplissement des nombreuses et compliquées formalités requises, notamment à l’international.

Justement, le PDG d’EAC se concentre désormais sur l’obtention des autorisations de vol vers les pays qu’il a choisi de desservir en premier (France, Allemagne, Espagne, Malte et les cinq de l’Afrique du Nord). Afin de pouvoir démarrer son activité en novembre prochain, alors qu’initialement il avait planifié le démarrage de l’activité de sa compagnie pour janvier 2016. Vaut mieux tard que jamais.

Moncef Mahroug