80% du PIB, le taux d’endettement réel de la Tunisie

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«Le taux d’endettement public de la Tunisie est estimé actuellement à 62% du PIB, mais si on lui ajoute les garanties accordées par l’Etat aux entreprises qui empruntent à l’étranger, il s’élève à 80%». Le chiffre fait froid dans le dos. C’est ce qu’a révélé, dans la soirée du lundi 26 septembre 2016, Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, qui était l’invité de l’émission 7/24 sur la chaîne privée El Hiwar Tounsi.

En valeur, le ministre a indiqué que le montant de la dette publique est passé de 25 milliards de dinars en 2010 (40% du PIB) à 55 milliards de dinars en 2016. Selon lui, la démarche suivie a consisté, jusqu’à ce jour -bien jusqu’à ce jour- à utiliser les crédits contractés non pas pour financer l’investissement mais pour les dépenses de gestion, particulièrement les salaires dont la masse est passée de 6 milliards en 2010 à 13 milliards en 2016, avec une tendance qui serait à la hausse en 2017, si rien n’est fait.

Le ministre, qui a estimé la croissance en 2016 à 1,5% dans les meilleurs des cas, s’est montré néanmoins optimiste et indiqué qu’il y a une possibilité pour redresser l’économie du pays et accroître la production pour peu que les Tunisiens reprennent le travail, soient plus patients et ne bloquent plus les sites de production.

Il s’est également montré confiant quant à la reprise de l’investissement public, privé et étranger et quant à la dynamisation du mécanisme de la discrimination positive en faveur des gouvernorats de l’arrière-pays.