Depuis la désignation de Serra Ben Rejeb à la tête de Tunisair, la compagnie nationale a amorce son redressement et son développement commercial, en ouvrant de nouvelles lignes vers l’Europe et le Canda. Ceci a permis, entre autres, à la Tunisie d’accueillir, cette année 2016, plus de 620.000 touristes Russes, faisant ainsi de la Tunisie la première destination en Méditerranée et détrônant même la Turquie et l’Egypte.
Mais là où Tunisair a innové, c’est sur le marché africain, où elle a porté le nombre de rotations sur la Côte d’Ivoire de 2 à 5 et en ouvrant, pour la première fois, une ligne directe vers le Niger, ce qui est historique pour notre pays.
Mais Tunisair ne s’arrête pas là. En effet, selon nos informations, la compagnie battant pavillon nation envisagerait de lancer, d’ici fin 2016, 2 nouvelles destinations. La première ligne passerait de Ndjamena au Tchad vers Douala au Cameroun, alors que la seconde relierait Tunis à Conakry en Guinée via Dakar au Sénégal.
D’ailleurs, nous croyons savoir que le ministre du Transport, Anis Ghedira, s’active actuellement sur le marché africain. Et c’est dans ce cadre qu’il se rendra le 14 septembre en Guinée pour une visite de travail. Tout porte à croire que l’ouverture de de cette ligne sera annoncée à cette occasion.
En tout cas, l’ouverture de cette nouvelle ligne (Tunis-Conakry) semble facile, avec un impact positif réel attendu: absence de visa entre la Tunisie et la Guinée, disponibilité d’un flux entre les 2 pays (plusieurs voyageurs guinéens pourraient transiter par Tunis en partance vers l’Europe où vivent plus de 1 million de Guinéens), sans oublier le tourisme de santé en Tunisie à même d’intéresser les patients guinéens, ou bien les services et l’ingénierie, les études…
En revanche, l’ouverture de la ligne Ndjamena-Douala pourrait être très compliquée par l’existence de visa entre la Tunisie et les 2 pays (Tchad et Cameroun). Ceci est d’autant plus difficile que la Tunisie ne dispose d’ambassade à Ndjamena, donc pour le Tchadien désirant se rendre en Tunisie est obligé de faire le déplacement au Cameroun pour tenter d’obtenir son visa. Cette situation pourrait donc amoindrir la rentabilité escomptée de Tunisair sur cette ligne.
Aujourd’hui, la Tunisie a un choix à faire : soit continuer à imposer de visa pour les ressortissants africains, et ce sont des opportunités d’affaires en moins notre économie, soit faire comme les Marocains et les Turcs qui ont opté pour la suppression des procédures de visa, ce qui a permis de multiplier le trafic voyageurs par 10 et 40 respectivement.
