PGH bataille pour récupérer ses parts de marché dans l’aviculture

poulina-pgh-680.jpgDessaisi par la politique des quotas instaurée en 2000 de près des deux tiers du marché de l’aviculture, le groupe dirigé par Abdelwaheb Ben Ayed a investi 1 milliard de dinars au cours des cinq dernières années pour récupérer ce qu’il a perdu.

Encore un effort et l’objectif sera atteint: retrouver les parts de marché dans l’aviculture perdues par Poulina Group Holding (PGH), malgré lui, depuis le début des années 90. «Nous avons déjà pu rattraper une partie, mais ce n’est qu’en 2020 qu’on aura regagné la majeure partie de ce qu’on a perdu», indique Abdelwaheb Ben Ayed, lors d’une communication financière (9 juin 2016).

A cette occasion, le président de PGH a révélé pour la première fois les raisons du recul du groupe dans l’aviculture qui, rappelle-t-il, «a été faite en grande partie par Poulina. Pendant dix-huit ans, on a été les seuls à faire de la dinde. C’est normal donc qu’on soit grands».

«Nous avons eu des problèmes avec l’ancien régime en 1993 parce qu’on nous reprochait d’être un monopole. Certains journaux nous ont attaqué à l’époque», se rappelle le patron du leader du secteur avicole.

En conséquence, des quotas ont été imposés à PGH, lesquels ont fait chuter sa part du marché de 100% à 35%. Mais profitant du changement politique intervenu dans le pays le 14 janvier 2011, le groupe a entrepris de récupérer ce qu’il a perdu. A cet effet, 1 milliard de dinars a été investi en cinq ans.

Cette politique de reconquête des parts de marché perdues dans l’aviculture s’est déroulée à un moment propice qui a vu certains opérateurs évincés en raison d’une stratégie que Abdelwaheb Ben Ayed juge un tant soit peu hasardeuse. «Certains ont augmenté leur production de 70%. Or, le marché ne peut pas l’absorber. Nos concurrents ont été fortement touchés, nous beaucoup moins parce que nous sommes intégrés», indique le président de PGH. «Les pertes se sont élevées à 45 millimes par œuf, alors que les gains sont considérés comme bons lorsqu’ils atteignent 5 millimes par œuf». Du coup, les pertes dans les pondeuses ont atteint 100 millions de dinars. «Il y a eu de grosses faillites et certains opérateurs ont dû quitter le pays», pour éviter d’avoir à répondre devant la justice de chèques sans provision mis en circulation.

La politique des quotas n’est toutefois pas la seule difficulté à laquelle PGH a été confrontée dans l’aviculture. «Nous avons perdu beaucoup avec la révolution à cause des problèmes sociaux. Nos usines sont souvent dans des régions difficiles qui, après 2011, sont devenues impossibles (à maîtriser)», souligne M. Ben Ayed. Le groupe a donc décidé de réagir et d’investir. «… Le secteur financier nous a financé à de bonnes conditions» pour dupliquer les unités existantes avec d’autres robotisées, donc ne nécessitant pas beaucoup de main-d’œuvre pour les faire tourner, et lancer également de nouvelles activités.

PGH est en train de mettre en place une unité de valorisation des déchets d’abattoirs utilisés dans la production d’aliments pour animaux destinés à l’exportation, et il aura l’année prochaine une usine de pasteurisation des œufs.https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/images/cleardot.gif