Férid Tounsi : «Avec SITIC Africa, nous voulons créer un réseau tuniso-africain des TIC»

Par : Tallel

ferid-tounsi-sitic-africa-2016.jpgL’événement est de taille et surtout en phase avec l’évolution du monde, notamment en matière des technologies de l’information et de la communication. Il s’agit de l’organisation du SITIC AFRICA 2016 –pour Salon international des technologies de l’information et de la communication, qui se déroulera du 31 mai au 2 juin 2016 au Parc des expositions du Kram.

C’est la sociétéTunisie Afrique Export, fondée par Férid Tounsi, ancien Dg du CEPEX, ancien PDG de l’APII, mais surtout l’un des pionniers de la stratégie tunisienne en matière d’investissement direct étranger dans notre pays, qui organise ce Salon tuniso-africain.

Dans une interview qu’il a accordée à webmanagercenter, Férid Tounsi y a longuement expliqué les tenants et les aboutissants de cette manifestation, mais a aussi abordé la question la stratégie africaine de la Tunisie.

En attendant, nous avons essentiellement focalisé ce papier sur le pourquoi de l’organisation d’un tel Salon, actuellement, en Tunisie.

Pour faire simple, M. Tounsi a insisté sur le fait que cette première édition du SITIC vise à faire de la Tunisie un hub africain pour les technologies de l’information et de la communication. Et d’ajouter que c’est un nouveau rendez-vous 100% dédié au business avec une offre globale des TIC aux PME/PMI tunisiennes, africaines et internationales.

Pour ce faire, la société Tunisie Afrique Export s’est associée à la société des Foires internationales de Tunis et à la Fédération nationale des TIC à l’UTICA (INFOTICA), sans oublier le soutien de plusieurs organismes publics, entre autres Tunisair (pour la partie transport des visiteurs étrangers), les ministères de la Technologie de la communication et de l’Economie numérique, du Commerce et des Affaires étrangères, de l’Office national du tourisme tunisien, du CEPEX, de l’APII et du Technopark Elgazala…

En termes de chiffres, SITIC Africa a élevé très haut la barre, car il vise plus de 300 exposants (tunisiens et étrangers), un millier de visiteurs et quelque 3.000 décideurs.

Les rencontres B2B, qui se dérouleront sur trois jours, draineront environ 500 décideurs tunisiens et étrangers.

Concernant les raisons qui ont motivé l’organisation de ce Salon, Férid Tounsi en voit plusieurs mais en énumère 3 principales.

D’abord, il rappelle que le secteur des TIC est un secteur qui non seulement véhicule l’innovation mais aide aussi à améliorer la compétitivité de la PME. M. Tounsi rappelle, du reste, que ce secteur est en ébullition aussi bien en Tunisie, en Afrique que dans le monde, et ce parce que l’économie mondiale se numérise progressivement, ce qui entrevoit d’importantes marges de progression du secteur.  

Pour étayer ses dires, Férid Tounsi prend l’exemple de la Tunisie, où ce secteur contribue à hauteur de 7% dans le PIB, près de 80.000 emplois créés…

Concernant le continent africain, il donne deux chiffres éloquents: en 2015, le secteur dans sa globalité (télécoms, systèmes d’information, solutions embarquées, etc.) a évolué à un taux de 30%; les investissements dans ce secteur ont augmenté de 50% en 2014. Voilà donc la première raison principale pour laquelle on a choisi ce secteur qui nous a paru un moteur de l’économie, un moteur de la croissance, dit-il.

La deuxième raison de l’organisation de SITIC Africa 2016, c’est justement le rôle que jouent les TIC dans la croissance de la PME tunisienne. Dans cet ordre d’idées, «nous avons commencé par l’industrie qui a été négativement impactée ces dernières années – de fin 2012 à fin 2015, nous sommes passés d’un tissu industriel de 6.500 entreprises d’au moins 10 emplois à seulement 5.000 entreprises.

Quant à la 3e raison, elle concerne la dynamique africaine dans le domaine des TIC. A cet égard, il a rappelé qu’il y a des entreprises tunisiennes qui travaillent déjà avec l’Afrique depuis le début des années 90, d’autres veulent prospecter le marché africain, et qu’un autre vivier de start-up cherche à se développer et aller de l’avant. «Alors, nous nous sommes dit qu’avec le SITIC Africa 2016, nous avons une plateforme qui sera importante pour la partie tunisienne, et ce pour trois raisons».

Primo, pour l’entreprise qui a déjà une activité en Afrique, c’est une façon de pérenniser ses relations et de les ramener ici en Tunisie dans une démarche gagnant-gagnant. L’objectif visé étant de créer un réseau tuniso-africain du secteur des TIC, souligne-il.     

Secundo, aller prospecter en Afrique, ça coûte très cher pour une entreprise (billet d’avion, séjour, temps…). «D’où est venue l’idée d’amener un certain nombre de décideurs publics et privés africains en Tunisie pour permettre de faire cette liaison. Et d’informer que le SITIC Africa comporte deux composantes majeures: l’exposition de l’offre tunisienne des TIC et les rencontres BtoB… Il faudrait d’ailleurs qu’on sorte avec un slogan tel que «développons l’Afrique d’abord par nous-mêmes».

Tertio, le vivier de PME start-up. En la matière, il y a beaucoup d’initiatives en Tunisie, En Afrique et ailleurs dans les pays développés, dit-il. «Et d’après mes connaissances du tissu industriel tunisien et même d’ailleurs, je pense que l’avenir du monde réside dans ces start-up. Donc notre idée c’est de leur offrir l’opportunité de voir des relations africaines, internationales et même tunisiennes -qui peuvent être leur mentor éventuellement…».

Ce Salon peut être une réelle opportunité pour un pan entier de l’économie tunisienne, pas seulement dans le secteur stricto sensu des technologies de l’information et de la communication. Et ceci tombe à point nommé, car désormais nous Tunisiens somme convaincus qu’il faudra aller chercher notre croissance ailleurs, et plus précisément en Afrique subsaharienne, considérée comme la partie du monde où la croissance économique sera la plus forte au cours des prochaines années.