Economie : Raoudha Ben Saber déplore le refus de la femme tunisienne d’occuper des postes de décision

Par : TAP

raoudha-ben-saber-cncfe.jpgLa Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise (CNFCE) prépare actuellement une étude sur les femmes entrepreneurs en Tunisie. C’est ce qu’a fait savoir à l’agence TAP la présidente de la CNFCE, Raoudha Ben Saber, rappelant que la dernière étude statistique réalisée à ce sujet avait révélé que le nombre des femmes entrepreneurs s’élève à quelque 10.000 réparties entre les secteurs formel et informel.

Elle a également souligné que le financement constitue la principale difficulté à laquelle font face les femmes entrepreneurs, suivi du problème d’accès au marché, citant une enquête élaborée par l’Organisation internationale du travail (OIT) à la demande de la CNFCE et dont les résultats seront publiés prochainement.

Cette enquête a été menée auprès de 200 femmes opérant dans divers secteurs d’activités dans 5 régions, à savoir le nord, le nord-est, le centre, le centre-ouest et le sud.

Outre ces problématiques, Ben Sabeur a déploré le refus des femmes chefs d’entreprise d’occuper des postes économiques importants pour créer une synergie entre elles et élargir leurs réseaux en vue de l’établissement de relations économiques et d’échanges commerciaux. D’où l’accent que la CNFCE mettra dans son prochain programme sur le développement de la présence des femmes chefs d’entreprise dans les régions et leur incitation à prendre des postes de décision dans les structures de l’UTICA, a-t-elle avancé.

Elle a fait savoir, dans ce cadre, qu’une étude réalisée à l’initiative de la CNFCE a démontré que la participation actuelle des femmes dans les structures professionnelles et sectorielles de l’UTICA ne dépasse pas 10%.

S’agissant du prix Nobel de la paix, attribué au quartet du dialogue national, elle a souligné que ce prix est un grand honneur pour la Tunisie et vient à un moment crucial où notre pays a besoin de faire redémarrer son économie qui enregistre une stagnation et un arrêt de l’investissement.

Selon Ben Sabeur, ce prix aura un rôle et un écho positif au profit de la Tunisie aux niveaux économique, politique et social, a-t-elle dit. Cet écho positif ne manquera pas d’être consolidé par la tenue, à Tunis, du Comité mondial des femmes chefs d’entreprises mondiales (FCEM) qui se tiendra du 28 au 31 octobre 2015 sous le thème “Femmes chefs d’entreprises mondiales à la hauteur des enjeux et défis”, a affirmé Ben Sabeur.

Cet évènement regroupera plus de 200 femmes chefs d’entreprise de différents pays membres du CFEM dans les les pays d’Afrique, du Maghreb arabe et d’Europe. Il vise à favoriser des partenariats entre les FCEM et à offrir des opportunités d’investissements pour la Tunisie et les femmes chefs d’entreprises tunisiennes.

Pour ce faire, des rencontres B to B, des forums, des tables rondes et des journées culturelles sont programmées avec la visite du palais Ennejma Ezzahra, du musée du Bardo et des sites archéologiques des ruines de Carthage. Ben Saber, qui oeuvre depuis 30 ans dans le domaine de l’industrie (emballage alimentaire), se dit optimiste quant à l’avenir économique du pays, soulignant que la reprise économique démarrera à partir de 2016, mais à condition de réhabiliter la valeur du travail.