La pauvreté plus forte au centre des grandes agglomérations

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étro parisien, le 22 novembre 2010 (Photo : Jacques Demarthon)

[02/06/2015 16:20:47] Paris (AFP) Le taux de pauvreté est le plus important au centre des grandes aires urbaines, où les familles monoparentales ou nombreuses et les ménages jeunes sont particulièrement touchés, selon une étude de l’Insee publiée mardi.

Dans ces villes, 19,5% de la population en moyenne vivait sous le seuil de pauvreté (niveau de vie inférieur à 990 euros par mois) en 2012, selon cette étude où l’Insee affine pour la première fois ses statistiques de la pauvreté jusqu’au niveau des communes.

C’est ensuite dans les communes isolées que le taux de pauvreté est le plus fort (16,9% en moyenne), mais ces dernières, réparties sur l’ensemble du territoire, ne représentent que 5% de la population. Le Sud-Est (Corse, Languedoc-Roussillon) est particulièrement touché.

Dans l’ensemble de la France métropolitaine, 14,3% de la population en moyenne a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.

Globalement, 77% de la population pauvre réside dans les 230 grandes aires urbaines de métropoles (agglomérations comptant plus de 10.000 emplois).

“Au sein des grandes aires urbaines, le taux de pauvreté est généralement plus élevé dans les villes-centres. Il atteint parfois deux à trois fois celui des banlieues, et plus de quatre fois celui des couronnes périurbaines (voire sept fois dans l’aire de Mulhouse: 30% dans la ville-centre contre 4% dans la couronne)”, souligne l’Insee.

Les inégalités de niveaux de vie sont les plus prononcées à Paris, dans les Hauts-de-Seine et en Haute-Savoie, du fait d’un niveau de vie particulièrement élevé de la population aisée qui y habite.

A Paris, le niveau de vie des 1% de personnes les plus riches se situe ainsi à plus de 177.700 euros par an, tandis que le niveau de vie médian des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est de 8.620 euros par an.

Dans la capitale, les niveaux de vie des 10% les plus riches sont 6,7 fois supérieurs à ceux des 10% les moins aisés, alors que ce rapport est de 3,5 en moyenne sur l’ensemble de la population.

Les grandes villes ne sont cependant pas les seules touchées par la pauvreté. Les moyennes et petites aires du Nord-Pas de Calais et de Picardie, ainsi que le département de Seine-Saint-Denis, sont particulièrement exposés.

Tous territoires confondus, les ménages les plus touchés par la pauvreté sont les ménages jeunes, ceux de cinq personnes ou plus, et les familles monoparentales. C’est dans les villes-centres des grands pôles urbains, ainsi que dans les moyens et petits pôles, que la pauvreté pour ces catégories de ménages est la plus fréquente.

Pour les personnes les plus pauvres, le niveau de vie dépend plus fortement des prestations sociales. Ainsi, parmi les 10% de personnes ayant les plus faibles niveaux de vie, les prestations sociales représentent plus de 35% du revenu disponible dans les trois quarts des régions.

Cette part varie toutefois, notamment en raison d’écarts dans les structures familiales, y compris entre des territoires où la prévalence de la pauvreté est comparable: elle n’est que de 27% en Corse, et monte à 48% en Nord/Pas-de-Calais.

Dans l’ensemble des villes-centres, qui concentrent souvent les plus fortes inégalités, elle est de 46% en moyenne.