De Sydney à Rio, 1.300 chefs concoctent “un dîner à la française”

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à Pékin, le 19 mars 2015 (Photo : Mandy Wang)

[19/03/2015 16:38:32] Paris (AFP) De Sydney à Rio de Janeiro en passant par Ouagadougou et Versailles, 1.300 chefs vont préparer jeudi un “dîner à la française” dans 150 pays, une initiative du ministère des Affaires étrangères destinée à promouvoir la gastronomie nationale.

L’enjeu est d’importance pour la France, première destination touristique mondiale (84,7 millions de touristes étrangers en 2013) puisque la gastronomie est une motivation majeure des visiteurs.

L’opération “Goût de France/Good France”, co-organisée avec le chef multi-étoilé Alain Ducasse, s’inspire des “Dîners d’Epicure” lancés en 1912 par Auguste Escoffier, consistant à proposer le même menu le même jour dans plusieurs villes du monde.

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dans 150 pays

Pour célébrer le “repas à la française”, inscrit en 2010 au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, les chefs participants proposeront un apéritif de tradition française, une entrée froide, une entrée chaude, un poisson ou crustacé, une viande ou volaille, un fromage français, un dessert au chocolat, le tout arrosé de vins et un digestif français. Obligation: utiliser des produits frais de saison et issus du terroir local.

De la haute gastronomie aux bistrots, différents niveaux de restauration sont représentés, pour des menus dont les prix vont de 30 à 380 euros. Des dîners seront également organisés dans les ambassades de France: le chef des cuisines de l’Elysée Guillaume Gomez sera par exemple à l’oeuvre au Palais Farnèse à Rome.

En point d’orgue, quelque 650 convives, notamment les ambassadeurs étrangers en poste en France, participeront à un grand dîner autour du chef de la diplomatie Laurent Fabius au château de Versailles, où sera servi un repas concocté par plusieurs chefs: Marc Haeberlin et Fumiko Kono, Joël Robuchon, Alain Ducasse, Gérald Passédat, Alain Dutournier, Guy Krenzer (Lenôtre).

– Concurrence internationale accrue –

“En à peu près deux mois, nous avons reçu et validé les candidatures de plus de 1.300 restaurants à travers le monde pour participer à Good France. C’est une réalité que tous ceux qui adorent parler du déclin de la cuisine française devraient sérieusement méditer”, commente Alain Ducasse, dans le communiqué accompagnant l’opération.

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Les chefs devront utiliser des produits frais de saison et issus du terroir local (Photo : Jean-Sebastien Evrard)

“Si l’on regarde les cuisiniers qui vont participer à Good France, on voit très vite une incroyable diversité – toutes les générations, tous les styles de restaurants sont présents”, note encore le chef, ajoutant que “ceux qui font mine de croire que la cuisine française est monolithique et hyper-formelle sont tout simplement aveugles”.

Laurent Fabius, qui a aussi sous sa responsabilité le commerce extérieur et la promotion du tourisme, a mis la diplomatie au service de la défense de la gastronomie française. Signe de cette mobilisation, de façon inédite cette année, c’est au Quai d’Orsay qu’a été dévoilée la sélection du Guide Michelin France.

Car la cuisine française doit faire face à une concurrence internationale accrue de pays comme l’Espagne, le Danemark, le Pérou ou encore l’Australie et à des critiques récurrentes dans la presse anglo-saxonne. Elle est aussi confrontée à l’influence du guide des “50 Best restaurants”, classement de la revue britannique “Restaurant” très décrié dans l’Hexagone, qui ne lui accorde qu’une place réduite.