Euro Disney : les dirigeants pris à partie par des petits actionnaires

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Vue de Disneyland paris, le 31 mars 2012 (Photo : Thomas Samson)

[13/01/2015 17:00:09] Paris (AFP) Les dirigeants d’Euro Disney, l’exploitant de Disneyland Paris, bataillaient dur mardi devant l’assemblée générale des actionnaires pour défendre un plan de recapitalisation d’un milliard d’euros, garanti par la maison mère américaine mais fustigé par certains petits porteurs d’actions.

“Arrêtez de prendre les actionnaires pour des cons!”, a lancé Lionel Samson, petit actionnaire, devant l’assemblée générale convoquée à Paris au Palais des Congrès.

Il a dénoncé “une opération de spoliation”.

“Les actionnaires depuis l’origine (d’Euro Disney, créé il y a plus de 20 ans), sont exaspérés. Cette recapitalisation ressemble étrangement à ce qui s’est passé en 1994 et en 2004”, a lancé M. Samson.

Euro Disney, étouffé depuis ses origines par une dette abyssale, a déjà été renfloué deux fois en 1994 et 2004-2005. Avec la crise, Disneyland Paris a perdu plus d’un million de visiteurs au cours des deux dernières années et ses comptes ont été plombés.

La présidente de l’APPAED (Association des petits porteurs d’actions Euro Disney), Edith Zemirou, a annoncé que son association ne soutiendrait pas le plan, l’estimant contraire aux intérêts des petits actionnaires.

“On ne peut pas nous demander, pour la quatrième fois en 20 ans, d’apporter une contribution financière très importante sans aucune contrepartie”, a-t-elle argué.

Un autre actionnaire a estimé que l’augmentation de capital “ne se justifie pas du tout”, “on se moque de nous”.

Tom Wolber, le nouveau PDG d’Euro Disney arrivé en septembre, a argué de la nécessité d'”améliorer structurellement la situation financière du groupe”, très endetté (1,7 milliard d’euros à la fin de l’exercice 2014), afin de pouvoir continuer à investir dans des attractions, des spectacles et des rénovations dans les deux parcs de Disneyland Paris.

Il a annoncé un nouveau spectacle autour de la Reine des Neiges pour la saison d’été.

“Au cours des trois ans à venir, nous allons continuer à augmenter nos investissements, a-t-il dit.

Le directeur financier Mark Stead, a assuré que ce plan permettrait à Euro Disney de “retrouver la capacité de manoeuvre qui nous faisait défaut”.

“J’entends l’aspect douloureux d’un investissement qui n’a pour l’instant pas porté ses fruits”, a concédé Virginie Calmels, la présidente du Conseil de surveillance.

“Si vous me permettez d’appeler un chat un chat, les résultats de l’exercice 2014 sont mauvais”, a rappelé Mme Calmels devant l’assemblée.

Et “cette opération (de recapitalisation) est décisive pour la survie de votre entreprise”. Elle va marquer “un redémarrage de l’aventure Euro Disney”, a estimé Mme Calmels.

“On avait peu de solutions. Cette solution (de recapitalisation) apparaît la meilleure”, a jugé Mme Calmels.