Plusieurs grèves dans le monde médical la semaine de Noël

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ève, en 2005 (Photo : Mychele Daniau)

[21/12/2014 23:00:45] Paris (AFP) Il vaut mieux ne pas attraper la grippe et la gastroentérite pendant les fêtes de Noël: le monde médical sera en grève toute la semaine, à commencer par les urgentistes dès lundi, suivis par les généralistes, puis les spécialistes.

Des négociations entre le ministère de la Santé et les urgentistes se poursuivaient ce week-end, selon l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), à l’origine de la grève illimitée à partir de lundi.

Le ministère a fait des propositions et les urgentistes ont obtenu “des avancées” sur la reconnaissance du temps de travail, a assuré Patrick Pelloux, président de l’Amuf. Mais le mouvement est maintenu, dans l’attente d’un engagement ferme du gouvernement, a-t-il précisé à l’AFP.

La profession, qui dénonce des conditions de travail pénibles, souhaite une réduction du temps de travail à 48 heures hebdomadaires, contre une soixantaine actuellement, ainsi que la valorisation de leurs heures supplémentaires et l’harmonisation des rémunérations pour les gardes.

Le syndicat table sur un taux de “80% de grévistes”.

Toutefois, pas de panique pour lundi : les urgentistes peuvent être assignés et, surtout, la grève consistera à porter un “badge”.

Mardi, les choses risquent de se compliquer pour les services d’urgence, puisque les généralistes libéraux sont invités à fermer leurs cabinets et à faire la grève des gardes par leurs principaux syndicats.

Puis mercredi, la puissante confédération des syndicats médicaux français (CSMF, généralistes et spécialistes) entre dans le mouvement, en appelant à la grève jusqu’au 31. D’autres syndicats de spécialistes, comme les cardiologues, radiologues ou pédiatres, invitent à garder porte close sur la même période.

Dans le collimateur des médecins, certains points du projet de loi Santé, comme la possibilité pour les pharmaciens de vacciner les patients ou la généralisation du tiers payant d’ici 2017 (dispense d’avance de frais), dont les contraintes techniques font craindre des retards de paiement.

– Amazon, tour Eiffel, Brink’s, Easyjet –

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é Marisol Touraine à Coulaines le 19 décembre 2014 (Photo : Jean-François Monier)

Pourtant, la ministre de la Santé Marisol Touraine a relancé le dialogue avec le corps médical début décembre pour discuter des points de tension. Un report de l’examen de loi, qui devait être présenté au Parlement début 2015, a même été décidé. Le texte sera discuté au printemps, selon la ministre.

“La loi Santé n’est qu’un chapitre du mécontentement des généralistes”, selon Claude Leicher, président de MG France, qui milite pour une revalorisation de la consultation à 25 euros.

Au ministère, on assure que les précautions nécessaires sont déjà prises au niveau des Agences régionales de santé pour réquisitionner les médecins en fonction des besoins. Et selon Mme Touraine, les patients “trouveront à se faire soigner” pendant les fêtes.

D’ores et déjà, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a demandé à tous ses groupes hospitaliers d’activer le “niveau 2” du plan “hôpital en tension”, pour parer aux retombées de la grève des médecins libéraux et des épidémies pendant les fêtes. Il y a trois niveaux de vigilance et le deuxième consiste à la mise en place dans chaque groupe hospitalier d’une cellule de crise pour faire le point quotidiennement sur les effectifs, les tensions éventuelles et les lits disponibles.

Le mécontentement ne faiblira pas avec l’arrivée de 2015, car la fédération FHP, opposée au projet de loi Santé, appelle les cliniques à une grève illimitée à partir du 5 janvier.

D’ici là, cette fin d’année est, comme d’habitude, l’occasion de revendications, notamment salariales, dans divers secteurs. Les salariés du site de vente en ligne Amazon, du transporteur de fonds Brink’s ou de la compagnie aérienne low cost easyJet sont appelés à des mouvements pendant la semaine de Noël.

Et depuis vendredi, les touristes visitant la tour Eiffel ne peuvent pas acheter de souvenirs dans ses boutiques: ses employés sont en grève et réclament de meilleurs salaires.