Tunis – Congrès annuel du CJD : L’entreprise 3.0, un impératif

cjd-imagine-3.0-680.jpgLe CJD réunit son congrès sous le thème choc “Imagine l’entreprise 3.0“, JD et JDettes disent: “arrêtons de la craindre et de l’imaginer, créons-la“. Recherche entreprise 3.0, désespérément!

Il n’y a pas de doute, le congrès du CJD (Centre des jeunes dirigeants) est un bain de jouvence. Les jeunes dirigeants de Tunisie, lesquels assurent, selon leur président, Khaled Zribi, 45% du business organisé dans le pays, ont toujours choisi l’effervescence dans leur démarche. Nous les saluons pour leur positive attitude, permanente. Ils ont régulièrement cogité sur des thèmes forts, et aujourd’hui ils dialoguent de l’hypothèse du basculement de l’entreprise vers le tout IT.

Ils s’enthousiasment pour les pistes de réflexion sur les perspectives du nouveau modèle économique dans le pays. Et, en ligne avec leurs interrogations, Taoufik Jelassi (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC), invité d’honneur, leur dira qu’il faudra réfléchir “Out of The Box“ car la voie vers l’entreprise 3.0 doit amener à se positionner par rapport au monde, avant tout. Il ne s’agit pas moins que de changer de mentalité, de vision et de paradigme de développement.

En ligne avec cette orientation, Khaled Zribi dira que le pays et les JD ont trop attendu, pendant 4 ans, à espérer des lendemains meilleurs. Il faut mettre le holà et remettre le pays au travail.

Entre imaginer et créer l’entreprise 3.0, il n’y qu’un pas

Au fur et à mesure de la progression du débat, les intervenants ont mis en avant la complexité du chantier du basculement de l’écosystème du pays vers le tout IT. Des entreprises l’ont fait, les autres devraient pouvoir suivre. Il faut se jeter à l’eau et aller directement vers le 3.0, dira, en substance, Wafa Sayadi Makhlouf, past présidente et président du CJD monde.

Or, il n’échappe à personne que ce chantier n’est pas qu’une affaire de bonne volonté ou de simple résolution. Il ne s’agit pas d’un simple coup de barre, pour que le vaisseau prenne le cap de la bonne espérance. Il y a loin de la coupe aux lèvres. Il est vrai, comme le rappellera le ministre, que tout plaide en faveur de l’entreprise 3.0. Etre connecté, pour une entreprise, c’est tout bénéfice. L’interactivité permet de faire du B to B et du B to C, c’est proprement un régal. Pouvoir traiter en temps réel avec un coût transactionnel bas, comme le permet l’Internet, c’est fantastique. Cependant, il faut garder à l’esprit que pour cela, il faut disposer d’un système d’information et que pour faire fonctionner celui-ci, il faut du contenu. Et que, si c’est facile pour une entreprise, l’affaire se corse dès qu’il s’agit de faire de l’urbanisation entre les entreprises d’un groupe, c’est-à-dire de marier entre elles les différents Systèmes d’information.

Le basculement vers le 3.0 est un chantier global, une affaire d’état

Kais Sellami dira tout net que le 3.0 n’est pas une initiative isolée que l’entreprise peut mener par ses propres moyens. Encore faut-il avoir une infrastructure 3.0, un enseignement 3.0, le Cloud et le Big data en prime. Passer d’une Tunisie 0.0 à une Tunisie 3.0 avec un e-Gov 3.0, c’est le chantier du nouveau modèle économique, celui adossé à l’économie du savoir.

Le pays est-il bien barré pour cela? Les propos du ministre en disaient long sur la question. Il se contente de rappeler à l’assistance son dépit de la veille, voyant l’université paralysée par une grève, encore une. Il est encore terrassé par les conclusions d’un rapport d’une task force coréenne qui se proposait volontairement de confectionner un moteur de recherche tunisien. De leurs contacts sur terrain, les membres de cette équipe ont beaucoup échangé avec les jeunes qu’ils trouvent éveillés, ouverts sur le monde, assez bien qualifiés mais pas vraiment violents au travail. On turbine à mi-temps, dira le ministre avec une certaine amertume. Et d’ailleurs, avec une pointe de provoc’, il ne manqua pas d’égratigner les JD pour avoir démarré leur journée avec une heure de retard. Et un brin sarcastique, il rattrapera le coup. Les JD ont l’alibi de journées interminables, et fatalement ils peuvent se permettre un retard au démarrage au petit matin. Tout cela pour dire que le mental doit être au rendez-vous.