Wifi dans le métro et taxi sur smartphone : le bond en avant de Moscou vers le tout connecté

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érique et leur smartphone dans une rame de métro à Moscou, le 1er décembre 2014 (Photo : Dmitry Serebryakov)

[02/12/2014 06:32:50] Moscou (AFP) Le métro de Moscou, ses immenses portraits de Lénine, ses stations joyaux de l’architecturesoviétique… et maintenant son réseau wifi haut débit: à l’image de son réseau souterrain, la capitale russe effectue un bond en avant vers le tout connecté.

Depuis les premières mises en service il y a un an, les accros aux smartphones et tablettes numériques ont pris l’habitude de consulter – gratuitement – courriers électroniques, réseaux sociaux ou sites d’information durant leurs trajets quotidiens.

D’ici à la fin de l’année, l’intégralité des 12 lignes du métro moscovite, le deuxième plus fréquenté au monde avec environ sept millions de voyageurs par jour, sera connecté. “Il n’y a pas d’équivalent dans le monde”, assure l’opérateur russe de ce réseau wifi, Maxima Telecom, dans un courriel à l’AFP.

“Dans certaines villes, le wifi est disponible dans les stations mais pas dans les tunnels. La seule ville en Europe où ce service est disponible gratuitement dans des rames en mouvement, c’est Moscou”.

D’ores et déjà, quelque 710.000 voyageurs se connectent chaque jour à son réseau et plus de 3.500 wagons sur 5.000 ont déjà été équipés.

Maxima Telecom a été choisi à l’été 2013 à l’issue d’un processus difficile: aucun des grands opérateurs de téléphonie mobile russes n’a participé à l’appel d’offres, jugeant ses conditions non viables.

– Parcs connectés –

Aucun rouble public n’a en effet été mis sur la table et le maître d’oeuvre doit financer en totalité les travaux, estimés à plus d’un milliard de roubles (17 millions d’euros). Maxima Telecom espère rentabiliser l’investissement avec les publicités disposées sur le portail par lequel doivent passer les internautes pour accéder à internet.

Sur cette page d’accueil, les internautes ont également accès à des chaînes de télévision publiques en direct, des stations radios, des films, des livres ou des magazines en ligne, disponibles gratuitement ou sur abonnement.

La Russie est depuis longtemps en pointe dans le domaine de l’informatique et de l’internet, avec des entreprises puissantes surpassant localement leurs concurrentes américaines: Yandex pour les recherches, Mail.ru pour le courrier électronique ou VKontakte ou Odnoklassniki comme réseaux sociaux.

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étro de Moscou consulte son ordinateur portable pendant son trajet, le 1er décembre 2014 (Photo : Dmitry Serebryakov)

A Moscou, où le niveau de vie dépasse de loin celui des autres régions, les smartphones sont omniprésents et les restaurants et bars proposent tous du wifi gratuit, souvent accessible sans mot de passe.

En période de crispation politique, les autorités ont accru considérablement ces dernières années leur contrôle sur internet, provoquant des craintes récurrentes de restrictions sur l’accès au réseau au point que Vladimir Poutine démente lui-même en octobre vouloir exercer un “contrôle total” sur le cyberespace.

Dans la capitale en revanche, les autorités locales, soucieuses de changer l’image terne de la ville avec ses grandes artères embouteillées et ses hivers interminables, jouent la carte numérique. Les parcs, transformés pour certains en lieux branchés avec activités sportives, concerts et restaurants, proposent déjà du wifi, et désormais les transports.

– ‘10.000 voitures en ligne’ –

Le groupe internet Yandex, après avoir imposé son moteur de recherche, ambitionne désormais de faire rentrer les services du quotidien dans les smartphones des Moscovites.

En 2011, bien avant que les VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) ne s’imposent en Amérique du Nord et Europe, il a lancé son application Yandex.Taxi, un agrégateur réunissant les sociétés existantes. Il a bouleversé un secteur divisé entre des compagnies éparpillées et les “tchasniki”, chauffeurs illégaux.

Cette apparition “a créé un choc” à Moscou, explique à l’AFP Grigori Dergatchev, le responsable du service. “Vous avez maintenant 10.000 voitures en ligne et on peut avoir une voiture n’importe où en moins de dix minutes” contre parfois une heure auparavant.

Malgré une concurrence accrue par l’arrivée d’Uber ou de l’Israélien GetTaxi et les difficultés économiques de la Russie, le nombre d’utilisateurs est multiplié par trois ou quatre par an et vient de passer le cap d’un million en un mois, assure son patron, cheveux longs et polo. Le service “est très rentable”.

Yandex, dont les locaux avec ses employés en sweat à capuche rappellent la Silicon Valley, espère répéter ce succès avec Master. Cette nouvelle application lancée en septembre vise à trouver près de chez soi un plombier, un déménageur ou encore une femme de ménage.

“La révolution du taxi a déjà eu lieu (…) et Moscou est l’une des premières villes du monde en terme de commandes en ligne”, estime Lev Voloj, à l’origine du lancement de Yandex.Taxi comme de Yandex.Master. “Pour les services, nous espérons obtenir le même résultat.”