Airbags défectueux de Takata : Honda annonce un décès, en Malaisie

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écès en Malaisie, lié aux airbags défectueux de Takata (Photo : Kevork Djansezian)

[13/11/2014 09:10:56] Tokyo (AFP) Le constructeur japonais d’automobiles Honda a fait état jeudi d’un nouveau décès, cette fois en Malaisie, lié aux airbags défectueux de son compatriote Takata, problèmes qui ont causé le rappel de millions de véhicules dans le monde depuis 2008.

“Un airbag a explosé de manière anormale et une femme a été tuée” lors d’un accident survenu en juillet, a déclaré un porte-parole du groupe à l’AFP à Tokyo.

Quatre décès avaient auparavant été rapportés par la presse aux Etats-Unis, dont deux confirmés par Takata et Honda.

“Dans les deux autres cas, nous ne savons pas si la mort a été causée par une d’explosion d’airbag ou par d’autres facteurs”, a-t-on expliqué chez Honda.

Le constructeur nippon, plus gros client de Takata, a dû rappeler plusieurs millions de véhicules du fait de ces airbags produits dans les années 2000, qui peuvent exploser et projeter des fragments de métal et de plastique sur les passagers.

Honda a étendu jeudi ses mesures à 170.699 voitures dans le monde, principalement au Japon, en Asie-Pacifique et en Europe.

Takata a mis en avant une cause climatique, l’agent gonfleur utilisé – du nitrate d’ammonium – pouvant se détériorer en cas d’exposition à une humidité excessive. Il a indiqué jeudi en avoir modifié la composition chimique, tout en réfutant avoir fait ces ajustements afin de corriger des vices de conception.

Des failles de ses contrôles de qualité, en particulier dans son usine mexicaine de Monclova, ont également été pointées du doigt par les médias.

L’agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a ouvert en juin une enquête sur cette affaire et tente d’établir la responsabilité de Takata et Honda.

Soupçonnées d’avoir masqué le problème pendant plusieurs années, les deux firmes sont par ailleurs visées par plusieurs plaintes aux Etats-Unis, dont certaines en nom collectif, et deux sénateurs américains ont demandé l’ouverture d’une investigation criminelle du département de la Justice.

Plus de seize millions de véhicules ont été rappelés au total, dont la moitié aux Etats-Unis, selon les analystes. Onze constructeurs sont affectés, parmi lesquels Toyota, Nissan, BMW, Chrysler, Mazda, Ford, General Motors ou encore Mitsubishi Motors.

Takata, société octogénaire de 43.500 personnes qui fabrique aussi des ceintures de sécurité, est un des plus gros acteurs mondiaux du marché des airbags, aux côtés du suédois Autoliv, de l’américain TRW Automotive ou du japonais Daicel.

Cette division représente 43% de son chiffre d’affaires global, attendu autour de 600 milliards de yens (4,2 milliards d’euros) pour l’exercice qui sera clos fin mars 2015.

Le groupe, qui a multiplié les excuses ces derniers mois tout se montrant avare d’explications sur le fond du dossier, est retombé dans le rouge au premier semestre du fait du coût des réparations.

Son titre a abandonné 46% à la Bourse de Tokyo depuis juin, date de l’annonce des investigations américaines, et d’une multiplication des rappels.