Awox, le nain montpelliérain connecté aux géants mondiaux du net

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à Montpellier, le 22 mai 2014 au siège de sa société (Photo : Pascal Guyot)

[26/05/2014 08:13:10] Montpellier (AFP) Internet partout, dans tous les objets d’une maison intelligente, de la chaine hifi à la télé en passant par les ampoules. C’est sur la base de cette idée qu’Awox, une PME montpelliéraine, s’est connectée aux géants mondiaux de l’informatique.

Awox (7 millions de CA et 42 salariés) a séduit les investisseurs en avril. La demande de souscription lors de son introduction en bourse, sur le compartiment C d’Euronext, a été 5,7 fois supérieure à l’offre, ce qui lui a permis de lever près de 25 millions d’euros, dont 21 millions pour une augmentation du capital, dont la majorité reste détenu par les deux créateurs, Alain Molinie et Éric Lavigne, à travers une holding, Veom.

L’aventure a commencé fin 2001. “On a anticipé l’idée qu’internet irait un jour se nicher partout, dans tout ce qui peut être électrique”, explique à l’AFP, le PDG, M. Molinie.

Pour commencer, Awox, est vite parvenu à montrer son savoir faire quand il s’est agi de travailler sur le langage commun que devaient adopter les appareils pour communiquer entre eux.

Cette langue commune, c’est le standard DLNA (digital Living Network alliance), créé à l’instigation d’Intel à Portland (Oregon). Mais Awox a pris une part prépondérante à ce langage. Et la start-up est aujourd’hui responsable du comité de certification mondiale du standard qui concerne quelque deux milliards d’appareils.

Autre preuve de son poids, Awox qui revendique la place de numéro un mondial comme vendeur de licences de ce standard – plus de 52 millions de licences vendues – est membre à vie du conseil d’administration DLNA. Au même titre que les mastodontes Intel, Microsoft, Samsung, Nokia, Broadcom, Sony, Technicolor.

La réussite de M. Molinie, 48 ans n’est pas une première. En 1994, après des études à Centrale à Marseille et à Columbia à New York, ce montpelliérain avait créé, déjà, avec M. Lavigne, Smartcode. Son pari de l’époque: installer internet dans les téléphones portables.

– “Timing” –

Pourtant, à ce moment le téléphone portable et internet étaient d’accès vraiment limité. Mais lui avait constaté qu’un peu partout dans le monde se construisaient des usines de téléphones portables. Et l’utilisation usuelle du net quand il était aux États-Unis l’avait vite convaincu de l’avenir de ce médium.

Il avait raison. Cinq ans plus tard, Smartcode employait 130, 140 personnes et se posait déjà le plus gros vendeur de logiciels pour PDA. Les deux actionnaires pouvaient ainsi réaliser “une très belle opération financière quand le numéro un mondial des assistants personnels, Palm, rachetait leur entreprise.

“La réussite c’est une question de timing. Trop tôt, vous ne réussissez pas car personne n’est intéressé. Trop tard, le marché est pris par d’autres”, constate M. Molinie.

Avec l’entrée en bourse, le PDG veut changer de dimension. A moyen terme, son ambition est de doubler de taille, de multiplier par deux les équipes de recherche et développement, par trois les équipes de vendeurs, dont une fonctionne déjà à Palo Alto (Californie) dans la Silicon Valley.

Sur le plan des produits, Awox a commencé sa mue depuis 2013. Dans sa première phase, elle travaillait pour les opérateurs, vendant des accessoires en marque blanche, à SFR, Orange… Un des derniers exemples en date: la Liveradio Cube d’Orange.

Désormais, elle développe sa propre marque de produits connectés dédiés à l’environnement de la maison, comme des enceintes et les ampoules intelligentes qui ont fait sa réputation: il s’agit d’ampoules multi couleurs, musicales ou odorantes. Cette dernière génération a été présentée lors du récent salon Medpi à Monaco.

Point commun de tous les produits conçus à Montpellier mais fabriqués sur la base industrielle de Singapour, ils se pilotent, via le wifi ou le Bluetooth, simplement à partir d’une application sur un smartphone ou d’une tablette.