Environnement : Le rôle socioéconomique des aires protégées en Tunisie

Par : TAP

La Direction générale des forets (DGF) a organisé, mardi 11 février, une journée de concertation sur les projets dans les aires protégées et les zones humides en Tunisie.

Il s’agit d’un ensemble de projets financés par l’Union européenne et d’autres bailleurs de fonds mondiaux (FEM, WWF, fondation MAVA, le CEPF.IUCN..) et visant la gestion intégrés des forêts, le développement de l’écotourisme, la conservation de la biodiversité et la restauration et protection des zones humides et des aires protégées à travers l’implication des acteurs locaux.

Intervenant lors de cette manifestation, organisée dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des zones humides, le premier responsable de la Direction générale de l’environnement et de la qualité de vie (DGEQV), Nabil Hamada, a appelé à conjuguer d’efforts pour traduire les initiatives en projets de qualité visant à conserver les ressources phytogénétiqus et les écosystèmes forestiers.

Il a recommandé une coordination avancée entre tous les intervenants pour l’organisation d’un atelier national d’information sur les projets dans les aires protégées et les zones humides, revenant sur certains problèmes concernant notamment, le manque de concertation lors des interventions dans les zones ciblées, ce qui rend moins efficaces les initiatives, à l’image de ce qui se passe à la réserve d’Ichkeul à Bizerte.

“Il est temps de voir les approches de gestion des sites plus efficaces et de couvrir toutes les zones et les écosystèmes qui méritent d’être conservés”, a-t-il jugé.

Au total, la Tunisie dispose de 44 aires protégées, 27 réserves et 17 parcs nationaux.

D’après M. Hamada, une aire protégée doit jouer un rôle socioéconomique à travers le développement d’activités d’éco-tourisme. Or, ce créneau demeure encore peu exploré, selon le responsable, malgré les initiatives et les efforts déployés, et ce en raison des problèmes d’ordre juridique, institutionnel et aussi faute de démarches de marketing, de communication et d’intégration de la population.

“Si on veut développer et conserver nos aires protégées et aboutir à des résultats positifs, il faut impliquer davantage la population et les acteurs locaux pour éviter les incidents et les actes perpétrés (incendies, vol, actes de vandalisme..), dans ces zones, après la révolution”, a-t-il recommandé.

Youssef Saidani, directeur général des forêts, a appelé, lui aussi, à conférer davantage d’intérêt au facteur humain, comme la base de toute oeuvre de développpement. Il faut noter, dans ce cadre, qu’environ 1 million de personnes habitent dans les zones forestières et pastorales et aussi dans les localités riveraines, soit 10% de la population tunisienne.

Le responsable a mis l’accent sur la nécessité de préserver les ressources naturelles de la Tunisie, qui dispose de 5,3 millions hectares de forêts et de parcours qui réduisent l’avancée du désert.

Il a reconnu l’absence, au sein de la DGF, d’une stratégie claire de préservation des ressources forestières, “d’où la difficulté de planifier, de programmer, d’agir et de mobiliser les fonds nécessaires en concertation avec tous les partenaires”.

Pourtant, le secteur forestier, dont le financement dépend toujours du budget de l’Etat et des bailleurs de fonds est en mesure d’être lui même, une fois bien géré, un pourvoyeur de fonds, estime le premier responsable de la DGF. Parmi les projets présentés à cette occasion, figure le projet “MEET” concernant les expériences méditerranéennes d’éco-tourisme dans 10 pays, dont la Tunisie.

Ce projet vise établir un modèle de développement d’éco-tourisme pour la région méditerranéenne, élaborer un catalogue de paquets éco-touristiques impliquant des aires protégées et la définition d’un accord transfrontalier de coopération pour le développement de l’éco-tourisme.

Ont contribué à l’organisation de cette journée, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Fonds mondial pour la nature (WWF) et l’Association des amis des oiseaux (AAO) et MedWet.

WMC/TAP