Schneider abaisse ses prévisions pour 2013, plombé par l’euro fort

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éunion avec les actionnaires du groupe, le 25 avril 2013, à Paris (Photo : Eric Piermont)

[25/10/2013 07:05:14] Paris (AFP) Le géant français du matériel électrique Schneider Electric a abaissé vendredi ses prévisions pour 2013, après un troisième trimestre décevant (-3,2% de chiffre d’affaires) plombé par les taux de change défavorables avec les pays émergents et une “faiblesse persistante” en Europe.

“Compte tenu des tendances récentes”, le groupe s’attend désormais (hors acquisition et effets de change) à une croissance organique de son chiffre d’affaires annuel “stable à limitée” (contre “modérée à un chiffre” auparavant) mais confirme une marge brute d’exploitation Ebita ajustée “stable à légèrement en hausse” par rapport aux 14,7% de 2012, a-t-il indiqué.

Mais celle-ci s’entend désormais hors effets de change, a précisé Schneider.

Or, le groupe avertit que des effets de change défavorables, en Asie notamment, pourraient “avoir un impact négatif de 0,3 à 0,5 point” de pourcentage sur cette marge cette année. Même si le groupe se refuse à faire ce calcul, cela signifie que la marge pourrait au final reculer.

L’impact négatif est désormais estimé entre 800 et 900 millions d’euros en 2013, contre 600 millions jusqu’à présent, a indiqué à l’AFP Emmanuel Babeau, le directeur financier du groupe.

Il a cité des pays dont la monnaie s’est dépréciée “de 10% à 20%” par rapport à l’euro depuis l’été, comme l’Inde, l’Indonésie, la Turquie, le Brésil ou l’Afrique du Sud, “des pays où nous réalisons des centaines de millions voire plus d’un milliard de chiffre d’affaires”. Mais aussi les Etats-Unis, avec un taux de change remonté ces derniers jours au-delà de 1,38 dollar pour un euro.

“Force est de constater que la zone euro est la seule zone économique importante qui n’utilise pas sa devise comme une arme économique et une arme de compétitivité”, a-t-il critiqué. “On se retrouve aujourd’hui surévalué par rapport à de nombreuses devises, dont le dollar américain, que ce soit bien clair”.

Pas d’embellie soudaine en Europe

Le numéro un mondial des équipements électriques de basse et moyenne tension prend actuellement des mesures pour réduire cet impact en 2014, notamment grâce à des hausses de prix, a-t-il expliqué.

Mais l’impact de l’euro fort a d’ores et déjà été brutal: au troisième trimestre, le chiffre d’affaires de Schneider a reculé de 3,2% à 5,9 milliards d’euros, alors que les analystes visaient en moyenne une croissance de l’ordre de 2% à 6,2 milliards, selon Bloomberg.

A eux seuls, les taux de change ont amputé les ventes de près de 5,8 points de pourcentage, selon Schneider. Hors acquisitions et effets de change, le groupe basé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) affiche une croissance organique positive, de 0,7%.

La tendance au troisième trimestre est restée rigoureusement la même qu’au premier semestre, alors que Schneider espérait en juillet observer un début d’amélioration en Europe d’ici à la fin de l’année.

L’Europe de l’Ouest affiche encore un recul de 6% de ses ventes, à 1,59 milliard d’euros. Hors effets de change, l’Asie Pacifique (+4% à 1,63 milliard d’euros), l’Amérique du Nord (+3% à 1,54 milliard) et le reste du monde (+2% à 1,16 milliard) restent dans le vert. En incluant les effets de change, l’Asie et l’Amérique affichent néanmoins des reculs de 5% et 2% respectivement.

Pour le quatrième trimestre, “je ne m’attends pas à des ruptures de tendance, donc on verra comment les uns et les autres évoluent. Mais je ne m’attends pas à une amélioration soudaine en Europe”, a dit M. Babeau.

Quant à la grosse acquisition (environ 3,9 milliards d’euros) du spécialiste britannique des automatismes Invensys, “compte tenu de l’incertitude quant à la date de clôture” de l’opération, son impact dans les comptes pourrait avoir lieu dès cette année ou en 2014, indique Schneider.

Approuvé par les actionnaires d’Invensys, le rachat doit encore avoir le feu vert des autorités compétentes.