Tunisie : A Kerkennah, bras de fer toujours tendu entre Petrofac et les habitants de l’île

kerkannah-ville.jpgOn dit que l’île de Kerkennah reste encore un cas à part par rapport au progrès économique et social de la Tunisie. Mais il faut tout de même essayer d’être réaliste et se poser des questions, étant donné qu’une envie de tout laisser tomber s’empare de plus en plus les investisseurs étrangers dans l’île qui se heurtent à chaque fois à de nouveaux problèmes.

A commencer par la société Petrofac, qui assure à elle seule 10% de la production nationale du gaz, mais qui menace de mettre la clé sous la porte, de façon définitive, à cause des agissements répétés et inacceptables; sachant que des régions entières peuvent être privées de cette matière première essentielle pour la vie et la survie des citoyens…

Pourquoi ? Petrofac a découvert l’existence de deux nouveaux puits de gaz; une découverte à même de permettre d’augmenter la production propre du pays en termes de gaz de 10 à 15%. C’est dire tout l’intérêt de cette découverte de taille. Pour ce faire, il faut l’installation de 2 nouveaux pipe-lines d’une longueur de 2 kilomètres chacun, pour acheminer la matière brute à l’usine, où elle sera traitée.

Sauf que ladite découverte a donné des idées nombre d’opportunistes qui se sont autoproclamés “propriétaires“ de terres sans aucun droit et sans aucune légitimité, nous dit une source au sein de l’entreprise Petrofac, ajoutant cependant que la situation foncière à Kerkennah est des plus compliquées en Tunisie, car les terres sur l’archipel ne possèdent pas de titre foncier pour la plupart, par conséquent le droit de propriété est difficilement prouvé.

Face à cette situation, l’une des familles, qui revendique le droit de propriété de l’une de ces terres où les pipe-lines devraient parcourir, a exigé un droit de passage de 60.000 dinars par mois. Sinon, le projet ne verra pas le jour!

La direction de la société Petrofac accuse les autorités locales qui, selon, n’ont pas essayé de trouver la solution adéquate à cette situation d’impasse.

On apprend, également, que le délégué de Kerkennah a appelé Petrofac pour demander à l’entreprise d’embaucher une centaine d’ouvriers parmi les jeunes de l’île pour les besoins du chantier, afin de résoudre le problème. Seulement, la direction de l’entreprise souligne que les travaux ne nécessitent qu’une vingtaine d’ouvriers.

Il est à préciser par ailleurs que la société Petrofac est beaucoup plus une société tunisienne qu’étrangère puisque 80% des bénéfices dégagés reviennent de droit à l’Etat tunisien à travers le paiement de l’impôt et des redevances.

Rappelons également que l’ETAP (Entreprise tunisienne d’activité pétrolière) possède 55% du capital de la société Petrofac.

Sur un autre plan, nous disposons de documents papiers prouvant la contribution de Petrofac au développement de l’archipel, que ça soit dans une échelle économique, sociale ou environnementale, la société n’a cessé, depuis 2011, de respecter ses engagements financiers envers son environnement.

Ainsi, les aides financières accordées à la municipalité de Kerkennah dépassent chaque année les 600.000 dinars, outre la prise en charge des salaires mensuels de 125 ouvriers de la municipalité qui coûtent à Petrofac environ 800.000 dinars chaque année. D’ailleurs, la société a consacré, depuis le début de l’année en cours, un montant global de 75.000 dinars comme aide financière à la municipalité dans divers domaines d’intervention, essentiellement durant la saison estivale (juillet – août).

In fine, lorsqu’on sait qu’à travers la réalisation de ce projet, la production nationale du gaz pourrait atteindre 60% de l’ensemble de nos besoins, chose qui pèserait très positivement sur la balance économique de la Tunisie, il serait judicieux, que les autorités compétentes agissent, positivement, pour le bien du pays.

A bon entendeur.