La sidérurgie a un “avenir prometteur” en Europe, selon Bruxelles

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évrier 2013 à Bruxelles (Photo : Thierry Charlier)

[11/06/2013 14:37:01] STRASBOURG (AFP) Le commissaire européen chargé de l’Industrie, Antonio Tajani, a présenté mardi au Parlement européen un plan d’action pour relancer l’industrie sidérurgique qui, selon la Commission, a toujours “un avenir prometteur” en Europe malgré une demande faible et une surcapacité mondiale.

“L’industrie sidérurgique a un avenir prometteur en Europe. En maintenant sa position traditionnelle de chef de file dans la fabrication de produits innovants, elle est capable d’acquérir un avantage concurrentiel à l’échelle mondiale”, a affirmé M. Tajani en présentant son “plan d’action pour redynamiser l’industrie sidérurgique dans l’UE”.

La sidérurgie constitue “un secteur stratégique important pour l’Europe et un moteur de croissance (…) Nous souhaitons que d’ici à 2020 la part de l’industrie dans le PIB soit de l’ordre de 20%”, a ajouté le commissaire italien.

Le plan de M. Tajani ne prévoit pas d’aides directes au secteur mais vise à stimuler la demande notamment dans le domaine de la “voiture propre” et des immeubles à faible consommation d’énergie, deux des principaux débouchés de l’acier en Europe.

Le commissaire entend également améliorer l’accès de l’acier européen aux marchés étrangers en luttant notamment contre “les pratiques déloyales” et en garantissant l’accès aux matières premières essentielles pour le secteur.

“Les marchés de la ferraille seront surveillés afin de renforcer la sécurité de l’approvisionnement des entreprises sidérurgiques de l’UE” qui l’utilisent comme matière première.

La Commission européenne s’est également engagée à réduire les coûts supportés par l’industrie, notamment ceux qui découlent de la réglementation de l’UE. Cette proposition est d’ores et déjà critiquée par les écologistes qui y voient “une remise en cause” de la politique européenne de lutte contre le réchauffement climatique.

“Ce n’est pas en considérant que le cadre environnemental est une contrainte que l’Europe valorisera des productions à haute valeur ajoutée”, a ainsi estimé l’eurodéputé Vert français Yannick Jadot qui accuse le plan de “servir les intérêts de M. (Lashkmi) Mittal”, le patron du géant mondial du secteur.

La Commission européenne souhaite également “rendre abordable” les coûts de l’énergie dont l’industrie sidérurgique est grande consommatrice.

Pour parvenir à cet objectif, M. Tajani compte sur la mise en place du marché intérieur de l’énergie et la diversification de l’offre. “Cela conduira à réduire les coûts”, a-t-il estimé. Il a également préconisé qu’industriels et producteurs d’énergie concluent des contrats d’électricité à long terme à des prix intéressants.

Le plan sera évalué d’ici un an pour vérifier s’il remplit ses objectifs.

Confrontée à une demande d’acier déclinante dans l’UE, la sidérurgie européenne est soumise à rude épreuve. La demande d’acier en Europe est actuellement de 27% en dessous de son niveau d’avant la crise. L’emploi dans le secteur a diminué de 10% entre 2007 et 2011.

Malgré cela, l’UE reste le deuxième plus grand producteur d’acier au monde, avec une production de plus 177 millions de tonnes d’acier par an, ce qui représente 11% de la production mondiale, et emploie plus de 360.000 personnes.

Selon l’OCDE, la demande mondiale d’acier devrait augmenter et atteindre 2,3 milliards de tonnes d’ici à 2025, principalement dans les secteurs de la construction, des transports et de l’ingénierie mécanique, en particulier dans les économies émergentes.