
Un avis qui n’est pas partagé par tout le monde car d’autres pensent tout à fait le contraire. «Les audits dans ces cas précis peuvent être un exercice périlleux pour les organismes concernés. Il suffit de rappeler que les audits et stress test menés en 2008 au moment de la crise financière dans des banques anglaises n’ont jamais été publiés, et pour cause, les risques de fragilisation d’une banque sont importants».
Parmi ces risques, celui d’être dans l’impossibilité de mobiliser les ressources extérieures nécessaires aux banques et au pays, les partenaires étrangers perdant leur confiance en une banque en cours d’audit. Ou même refusant d’ouvrir des crédits documentaires pour le commerce extérieur dans les banques en question allant jusqu’à conditionner leurs crédits par du cash collatéral. Ce qui signifie une perte d’un segment juteux, celui du commerce extérieur ou d’être acculées à sous-traiter les services en question avec des banques privées telles l’UIB.
Il est vrai que la restructuration des banques publiques est une urgence mais au-delà des audits, il faudrait également aborder la problématique principale, celle de la gouvernance en leur accordant plus d’autonomie et plus de souplesse au niveau du management.
Pour que le full audit porte ses fruits, il faudrait sérieusement prendre les meilleures précautions pour éviter les contrecoups de pareille opération. «Auditer ou agir, voilà toute la question que devraient se poser aujourd’hui les acteurs agissants en Tunisie. Le coût de la non action dans un sens ou un autre pourrait être très élevé, à voir ce qui se passe en ce moment même en Grèce, en Espagne et à Chypre».
Le full audit pourrait être une opération risquée ou porteuse, selon la démarche que suivront les experts et les objectifs qui leur ont été tracés par les commanditaires. Toujours est-il qu’en définitive, elle permettra de déceler les défaillances d’un système bancaire public en décalage complet avec son environnement aussi bien national qu’international.
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