Paradis fiscaux : Montebourg veut “les noms” des Français ayant un compte

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ée à Paris, le 3 avril 2013 (Photo : Fred Dufour)

[09/04/2013 10:30:49] PARIS (AFP) Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg veut durcir les règles bancaires liées aux paradis fiscaux et faire “pression” pour obtenir “les noms” de titulaires français de comptes offshore en Suisse ou ailleurs, déclare-t-il dans un entretien au Monde publié mardi.

“Ce que nous visons à présent à travers l’échange automatique de renseignements, ce sont des noms. Les noms des dizaines de milliers de ressortissants français et d’entreprises logés dans les paradis fiscaux que la France doit obtenir”, explique M. Montebourg.

Pour convaincre des pays comme la Suisse ou le Luxembourg, “il sera nécessaire d’utiliser des moyens de pression diplomatiques. Il n’est pas acceptable que la Suisse profite du marché de l’Union européenne et de ses avantages mais refuse de donner les noms de nos ressortissants”, plaide-t-il.

D’autant, souligne le ministre du Redressement productif, que les Etats-Unis ont eux déjà obtenu “52.000 noms” d’Américains ayant des comptes non déclarés, dans l’affaire de la banque suisse UBS.

En plein scandale Cahuzac et sur les paradis fiscaux (Offshoreleaks), M. Montebourg défend un tour de vis.

Interrogé sur un possible durcissement de la loi bancaire en cours d’examen au Parlement, le ministre français se dit “personnellement favorable à ce qu’on aille beaucoup plus loin dans la réglementation des activités”, alors que son collègue des Finances Pierre Moscovici, auteur du texte, s’est vu reprocher à gauche d’être trop timoré.

“Les banques ont provoqué la crise en obligeant les Etats à se porter à leur secours. Et voilà qu’elles ralentissent les efforts de rétablissement des comptes publics en favorisant les paradis fiscaux”, souligne-t-il.

“Il faut prendre des sanctions contre les établissements financiers qui organisent le blanchiment de fraude fiscale et la dissimulation des avoirs, comme le retrait de licence ou l’embargo sur leurs activités de filiales dans les paradis” fiscaux, insiste M. Montebourg, coauteur d’un rapport sur le blanchiment en 2002.