La vente à domicile affiche sa bonne santé malgré la crise

[27/03/2013 17:01:09] PARIS (AFP) A l’heure où le chômage est au plus haut et que la crise pèse sur la consommation, la vente à domicile affiche sa bonne santé avec des recettes et des recrutements en croissance depuis 20 ans, même si le turn-over est important et que nombre de ces emplois restent intermittents.

En 2012, le secteur, qui est aujourd’hui le troisième canal de distribution en France derrière la vente en magasins et celle à distance (correspondance et internet), a vu son chiffre d’affaires progresser de 3,9%, à près de 4 milliards d’euros.

En moyenne depuis 1993, les 400 entreprises du secteur ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 8% chaque année.

“Aujourd’hui, il y a peu de secteurs qui peuvent se vanter de réaliser de telles progressions, surtout dans le contexte économique difficile que nous connaissons”, fait valoir Jacques Cosnefroy, délégué général de la Fédération de la vente directe (FVD).

La vente à domicile regroupe les ventes réalisées majoritairement lors de réunions de consommateurs chez un habitant, souvent surnommées “réunions Tupperware”. Elle concerne également d’autres familles de produits ou services comme la lingerie, les cosmétiques, l’énergie ou encore la rénovation de l’habitat.

Elle a assis son succès sur l’évolution des modes de consommation, qui a fait de la recherche de lien social un élément essentiel de l’acte d’achat.

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ût 2010 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

“Par les échanges à domicile entre clients et vendeurs, elle répond au besoin de convivialité et de proximité: au domicile ou à celui d’un proche, la relation acheteur-vendeur est généralement plus humaine qu’en magasin, le client potentiel se sentant en confiance dans un environnement connu”, indique ainsi le Credoc dans une étude datant de mai 2012.

Un turn-over important

De fait, le nombre d’entreprises du secteur a plus que doublé depuis 1993. Celui des vendeurs a littéralement explosé: de 80.000 il y a vingt ans, ils sont aujourd’hui plus de 400.000. En 2012, 28.800 nouveaux emplois ont ainsi été créés, après 39.800 en 2011.

Toutefois, seul un tiers de ces emplois sont occupés à plein temps, le reste étant constitué soit de personnes exerçant plusieurs activités, soit souhaitant se constituer un complément de revenus.

La profession souffre également d’un turn-over important: 45% contre 23% pour les métiers de la vente, selon le Credoc.

C’est pour cette raison que le secteur tend à se professionnaliser, avec la mise en place de formations et des perspectives d’évolution pour les vendeurs. Un partenariat a ainsi été instauré entre la FVD et Pôle Emploi en 2010, et deux autres devraient l’être prochainement avec l’Apec et l’enseignement supérieur.

D’abord payés à la commission, les vendeurs débutants peuvent désormais bénéficier de une à trois semaines de formation par an, pour devenir vendeurs confirmés puis responsables commerciaux ou managers d’équipes de plusieurs dizaines de personnes.

C’est ainsi que chez Captain Tortue, spécialisée dans les vêtements pour enfants, les salaires commencent entre 200 et 1.000 euros par mois et peuvent atteindre 4.000 euros net, affirme l’une des managers.

“Cent mille personnes sont aujourd’hui employées à temps plein avec des salaires confortables, et nous souhaitons continuer à nous développer et à recruter malgré la crise”, indique Jacques Cosnefroy.

Les chefs d’entreprises du secteur se montrent d’ailleurs optimistes, 92% estimant que leur activité va encore progresser d’ici cinq ans.

Le secteur possède en outre encore des marges de progression, puisque la France ne constitue que le 7e marché mondial, et emploie 1,5 fois moins de vendeurs qu’en Allemagne et 2,1 fois moins qu’au Royaume-Uni.