Plus les femmes sont instruites, moins leurs enfants ont faim, selon l’ONU

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à un point de distribution de nourriture (Photo : Albert Gonzalez Farran)

[04/03/2013 07:51:38] PARIS (AFP) Plus les femmes sont instruites et leurs droits reconnus, moins les enfants ont faim, remarque le Rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation Olivier De Schutter dans un rapport publié lundi, à quelques jours de la Journée de la Femme le 8 mars.

“Le partage du pouvoir avec les femmes est un outil indispensable de la lutte contre la faim et la malnutrition, c’est aussi la démarche la plus efficace pour la réalisation du droit à l’alimentation” indique M. De Schutter qui devait remettre ses travaux à la Commission des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.

“Des recherches ont montré que les chances de survie d’un enfant augmentaient de 20% lorsque la mère contrôle le budget de la famille”, note l’expert, tandis que la moitié des progrès enregistrés dans la lutte contre la malnutrition peut être imputé à l’amélioration du statut des femmes.

“Améliorer le niveau d’instruction des femmes, et par conséquent leurs perspectives économiques (…) constitue l’un des facteurs déterminants de la sécurité alimentaire.”

Une étude comparative de plusieurs pays en développement sur la période 1970-1995 a montré, dit-il, que la réduction de la faim pouvait être attribuée pour 43% à l’amélioration du niveau d’instruction des femmes, “presque autant que l’augmentation de la quantité de nourriture disponible (26 %) et l’amélioration des conditions sanitaires (19 %) prises ensemble”, insiste le Rapporteur.

“Etant donné qu’une réduction de la faim de 12% supplémentaires peut être attribuée à l’allongement de l’espérance de vie des femmes, ce sont au total 55% des progrès de la lutte contre la faim enregistrés ces 25 dernières années qui découlent de l’amélioration de la situation sociale des femmes”.

Le Rapporteur demande donc qu’il soit fait “sans délai obligation aux États de supprimer de leur législation toutes les dispositions discriminatoires et de lutter contre la discrimination” dans les lois et coutumes locales et dans les normes sociales, insiste-t-il.

Cette discrimination s’exerce en particulier dans “l’inégalité d’accès aux ressources productives, par exemple la terre”, ainsi que dans l’inégalité dans l’accès à l’instruction et l’emploi.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), quelque 870 millions d’humains souffrent de la faim dans le monde. Ils sont même plus de 1,5 milliard en comptabilisant le déficit en éléments nutritionnels essentiels, estime Olivier De Schutter.