Le site Motorola de Toulouse pourrait fermer, 170 emplois en jeu

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à New York (Photo : Spencer Platt)

[24/12/2012 14:01:12] TOULOUSE (AFP) Motorola Mobility, filiale de téléphones portables du géant américain Google, pourrait fermer son site de Toulouse où travaillent 170 personnes, a-t-on appris lundi auprès de la direction de Motorola Mobility France.

Le personnel toulousain serait ainsi victime du projet de la maison mère Google de supprimer plusieurs milliers d’emplois chez Motorola dans le monde.

Direction et représentants du personnel toulousain ont entamé les discussions sur “un éventuel projet de fermeture” la semaine passée, a déclaré une porte-parole de la direction. “Mais rien n’a été décidé”, les partenaires sociaux n’en sont qu’au début de la procédure d’information et de consultation du personnel, a-t-elle souligné.

Le quotidien régional la Dépêche du Midi parlait, lui, de la fermeture du site comme d’une affaire entendue et évoquait même l’échéance du printemps.

Aucun représentant du personnel n’a pu être joint. Le site est actuellement fermé pour les fêtes. Les discussions entre partenaires sociaux reprendront en janvier.

Le site toulousain de Motorola est spécialisé dans la recherche et le développement en matière de téléphonie mobile et de tablettes. Motorola Mobility France emploie sur son second site de Saclay (Essonne), en Région parisienne, une cinquantaine de personnes qui travaillent sur la téléphonie mobile et les boîtiers internet.

Le géant de l’internet Google avait racheté le fabricant américain en mai pour 12,9 milliards de dollars. L’opération était essentiellement motivée par le portefeuille d’environ 17.000 brevets de Motorola, notamment dans les technologies mobiles où Google joue un rôle grandissant.

Mais Google avait récupéré en même temps des activités moins intéressantes pour lui, comme les décodeurs. Et les pertes de sa nouvelle filiale, qui avait été pionnière de la téléphonie mobile mais a pris du retard dans les smartphones, ont plombé ses résultats.

Google a entrepris de restructurer et a annoncé mi-août la suppression de 20% des effectifs de Motorola Mobility, soit 4.000 emplois, précisant à l’époque que les deux tiers des postes concernés se situeraient aux Etats-Unis, mais sans donner de répartition géographique précise.

Google élague aussi dans les activités de Motorola. Il vient d’annoncer la revente du secteur des boîtiers décodeurs et des modems au groupe américain Arris, l’arrêt de la plupart des activités que Motorola avait en Corée du Sud, et le transfert de sites de production, notamment en Chine, à la société Flextronics, basée à Singapour.

Google laissait entendre début octobre qu’il pourrait encore durcir la restructuration de Motorola Mobility par rapport aux annonces d’août et supprimer davantage d’emplois.

Motorola est installé à Toulouse depuis la fin des années 1960. En 2004, la division semi-conducteurs (puces électroniques pour l’automobile) de Motorola avait été cédée au fabriquant américain Freescale. Celui-ci a fermé définitivement en août son atelier toulousain de fabrication de galettes de silicium; 397 lettres de licenciement ont alors été envoyées. Freescale a en revanche maintenu sur son site toulousain son activité de recherche et développement, qui emploie environ 500 personnes.

Mais la fermeture de Motorola à Toulouse poursuivrait la série des lourds désengagements industriels américains en Midi-Pyrénées, après celui de Molex (connectique automobile, 283 salariés) et donc de Freescale.

Autre désengagement américain en France, celui de Texas Instrument qui va supprimer 517 emplois sur 609, en particulier sur le site de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), fleuron de l’économie locale implanté depuis cinquante ans.